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 Réserves de change : vers un nouveau normal ?


Camille MACAIRE * Économiste, Banque de France. Contact : Camille.Macaire@banque-france.fr.
Alain NAEF *** Chercheur économiste, Banque de France. Contact : Alain.NAEF@banque-france.fr. Les auteurs remercient Muriel Demottais pour sa précieuse aide avec les données ainsi que Ludovic Gauvin qui avait travaillé sur une version précédente de ce document. Nous remercions Patrick Njeukam pour son aide avec la conceptualisation de l'analyse en composantes principales. Les vues exprimées dans cet article sont celles des auteurs et ne doivent pas être interprétées comme reflétant celles de la Banque de France ou de l'Eurosystème.
Pierre-François WEBER *** Directeur des Politiques européennes et multilatérales, Banque de France. Contact : Pierre-Francois.Weber@banque-france.fr.Les opinions exprimées dans cet article ne représentent pas nécessairement l'avis de la Banque de France ou de l'Eurosystème.

En réponse à l'invasion de l'Ukraine, les avoirs de la Banque centrale de la Fédération de Russie ont été gelés par les États-Unis, l'Union européenne, le Royaume-Uni, le Canada, le Japon, l'Australie et la Suisse. C'est la première fois dans l'histoire qu'une action impliquant tous les membres du G7 vise une banque centrale du G20. Le gel des réserves met en évidence l'incidence des alliances stratégiques sur la capacité d'action d'une banque centrale. Cette situation pourrait servir de catalyseur à une tendance déjà enclenchée de diversification des réserves de portefeuilles, en particulier au profit de devises « non traditionnelles » comme le yuan chinois, mais aussi le dollar canadien, le won coréen et le franc suisse entre autres. Si elles intégraient à l'avenir davantage une dimension géopolitique, les stratégies d'accumulation de réserves comporteraient un risque de régionalisation et de fragmentation du Système monétaire international.

En réponse à l'invasion de l'Ukraine, les avoirs de la Banque centrale de la Fédération de Russie ont été gelés par les États-Unis, l'Union européenne (UE), le Royaume-Uni, le Canada, le Japon, l'Australie et la Suisse. Si des mesures de gel d'actifs de banques centrales ont déjà été mises en œuvre par le passé (par exemple, Iran et, plus récemment, Afghanistan), aucune des soixante-trois banques centrales membres de la Banque des règlements internationaux (BRI) n'a jamais été la cible de sanctions financières, et a fortiori aucune banque centrale aussi importante en taille de bilan que la banque centrale de Russie. C'est la première fois qu'une action impliquant tous les membres du G7 est déployée à l'encontre d'une banque centrale, qui plus est du G20.Graphique 1Composition des réserves de change de la Banque centrale de la Fédération…