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 Environnement de taux d'intérêt bas et FinTech : quels impacts sur l'intermédiation financière dans la zone euro ?


Sarah GOLDMAN ** Chercheuse associée, CRIISEA, Lux-SIR (Scientific International Research). Contact : Chairmanship@lux-sir.com.
Esther JEFFERS * Professeure, Département d'économie, Université de Picardie et CRIISEA. Contact : esther.jeffers@u-picardie.fr.

Cet article s'attache à évaluer l'impact des politiques monétaires et des nouvelles technologies sur l'intermédiation financière dans la zone euro. La dissociation des effets des taux faibles ou négatifs de ceux des activités FinTech demeure délicate. En effet, ces situations sont apparues à peu près simultanément. Pour mener la réflexion, nous décrivons en premier lieu, de manière statistique, les évolutions des principales variables macroéconomiques supposées représenter les tendances des secteurs économiques en lien avec l'intermédiation financière. Trois secteurs sont mis à l'honneur : les banques, les assurances et les money market funds (MMF). Une simple analyse statistique permet de montrer que la FinTech associée à un environnement de faiblesse, voire de négativité, des taux a contribué, en apparence, à renforcer la rentabilité des actifs issus des marchés financiers au détriment de ceux des banques. Par ailleurs, les intermédiaires financiers traditionnels ont subi une érosion continue de leurs profits axés sur les taux d'intérêt. Ainsi, les banques et les assurances se sont davantage orientées vers des activités de marchés certainement plus rentables, mais plus volatiles. Quelques-unes n'ont pas hésité à solliciter des entités financières non bancaires moins régulées. Ce passage de la finance régulée à celle moins régulée a été facilité et accéléré par la technologie utilisée dans les secteurs financiers.

Depuis la dernière crise financière, la Banque centrale européenne (BCE) a mis en place la politique de taux bas (PTB) et des mesures non conventionnelles telles que les rachats des titres, afin d'apporter des solutions aux turbulences à la fois financières et réelles. Depuis plusieurs années maintenant, nous assistons à une situation assez inédite et même déstabilisante, celle d'achats de dettes souveraines associées à un rendement négatif.La PTB a fortement impacté l'activité bancaire et les secteurs de l'assurance, ainsi que les money market funds (MMF) ou fonds du marché monétaire. L'une des conséquences les plus importantes est la baisse des revenus d'intérêt (BCE, 2015 ; Klein, 2020) et les difficultés de rémunération des dépôts ou de l'assurance vie, par exemple. Une telle action politique met les banques et les assurances sous…