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 Les politiques monétaires sous l'emprise de la « dominance budgétaire » : pourquoi, comment et jusqu'où ?


Jean Paul POLLIN

* Professeur émérite, Laboratoire d'économie d'Orléans, Université d'Orléans. Contact : jean-paul.pollin@univ-orleans.fr.

La crise financière a contribué à mettre en place, dans les pays avancés, un nouveau type de policy mix caractérisé par une dominance budgétaire. La crise sanitaire en a radicalisé les formes et intensifié l'utilisation. Cet article se propose d'abord d'en décrire le fonctionnement, puis d'en analyser les limites. Le retour de l'inflation et d'un risque d'instabilité financière a en effet conduit dans une impasse ce système de régulation. Pour en sortir, la meilleure solution serait certainement de retrouver une croissance plus forte et durable. On cherche alors à définir les orientations à prendre et les moyens à utiliser pour y parvenir.

À partir des années 1980 et jusqu'au déclenchement de la crise financière de 2007, les politiques monétaires ont été considérées comme les instruments privilégiés de la régulation macroéconomique. Parce que l'utilisation des instruments budgétaires (mesures fiscales ou dépenses publiques) suppose des choix politiques qui interfèrent avec l'objectif de stabilisation. Alors que les politiques monétaires sont considérées comme plus faciles et rapides à mettre en place ; d'autant que l'indépendance dont disposent la plupart des banques centrales rend leurs processus de décision plus simple et moins contraint. Ce qui est censé leur permettre de réguler au mieux les fluctuations d'ampleur modérée, analysées comme des chocs stochastiques, se propageant de façon linéaire autour d'un équilibre de moyen/long terme. Or c'est bien le type de…