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 Vente à perte dans le secteur bancaire et avantage concurrentiel des banques mutuelles et coopératives


Mireille JAEGER
La question posée dans cet article porte sur l'existence d'un avantage concurrentiel éventuel bénéficiant aux mutuelles ou coopératives bancaires, vis-à-vis des banques à statut de sociétés anonymes (banques-SA). Cet avantage tiendrait à la possibilité qu'ont les mutuelles de ne pas rémunérer leurs fonds propres au taux du marché, du fait des péréquations qu'elles peuvent effectuer entre leurs partenaires, sociétaires, emprunteurs, déposants, qui sont souvent confondus et sont l'objet de subventions croisées. On démontre alors que pour optimiser la situation de ses sociétaires, une mutuelle doit annuler la rémunération de ses fonds propres pour diminuer le plus possible le taux des crédits qu'elle leur consent. Ce taux correspond à un tarif de vente à perte pour les banques-SA, contraintes de s'aligner pour conserver leurs parts de marché, mais incapables à ce tarif, de rémunérer normalement leurs actionnaires. En France, cet avantage concurrentiel des mutuelles, qui en pratique est relativement limité, n'a pas provoqué de bouleversement dans les parts de marché du crédit. Il semble se traduire plutôt par une accumulation de réserves libres en capital, qui les place en position stratégique favorable dans les opérations de restructuration. Au total en France, le statut des banques mutuelles et coopératives ne semble pas nuire à leur efficacité économique.