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 Accès au crédit des PME depuis la grande crise financière : quels effets des nouvelles politiques monétaires et prudentielles ?


Henri FRAISSE * Inspecteur, chef de mission, Banque de France. Contact : henri.fraisse@acpr.banque-france.fr.
Jean-Stéphane MÉSONNIER ** Conseiller scientifique senior, Banque de France ; professeur associé, Sciences Po.Contact : jean-stephane.mesonnier@banque-france.fr.Cet article reflète les idées personnelles de ses auteurs et n'exprime pas nécessairement la position de la Banque de France.

Nous proposons dans cet article une analyse des effets des politiques monétaires et prudentielles à l'aune de leurs effets sur l'accès au crédit des PME, en zone euro et plus particulièrement en France. Nous faisons la chronologie et la recension des principales mesures qui ont pu avoir un effet sur la distribution du crédit aux PME sur la dernière décennie. Nous présentons ensuite les résultats de certaines études qui se sont appuyées à la fois sur des données granulaires, l'expérience de la crise et des décisions de politique économique qui s'en sont suivies pour renouveler l'estimation de ces effets. Le message général est que les opérations de politique non conventionnelle ont eu un effet positif sur les concours octroyés aux grandes entreprises et les PME les moins risquées. Dans une période fortement contrainte, la hausse du capital bancaire a eu un effet général dépressif sur la distribution du crédit. Néanmoins, en ce qui concerne les PME, cet effet a été réduit par un allégement ciblé du capital bancaire associé à leurs expositions. L'effet positif de cet allégement est surtout visible sur les PME de taille moyenne et même dans certains cas où l'analyse est possible sur les TPE.

Les PME représentent une part importante de l'emploi, de la valeur ajoutée produite et de l'investissement en France comme plus généralement en Europe1. À la différence des grandes entreprises, qui se financent largement par émission de titres de dettes sur les marchés financiers, leur survie et leur développement dépendent beaucoup de leur accès au financement bancaire. La crise financière de 2008 puis la crise des dettes souveraines de 2010 ont contraint dans la zone euro l'offre de crédit des banques aux entreprises et notamment aux PME, réputées plus fragiles et plus opaques (cf. graphiques 1 infra)2. La BCE (Banque centrale européenne) a d'abord joué son rôle de prêteur en dernier ressort face à la crise de liquidité déclenchée en 2008, puis a répondu à l'ampleur de la récession et aux menaces identifiées sur la bonne transmission…