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 Un « fardeau » de la dette publique ? Les limites du concept de soutenabilité


Maxime MENUET * Professeur, Université Côte d'Azur, GREDEG, CNRS, Sophia, France.Contact : maxime.menuet@univ-cotedazur.fr.
Patrick VILLIEU ** Professeur, Université d'Orléans ; membre du LEO (Laboratoire d'économie d'Orléans). Contact : patrick.villieu@univ-orleans.fr.

Contrairement au concept de solvabilité, dont les fondements théoriques sont clairs, la notion de soutenabilité fait appel à des considérations sur l'acceptabilité politique et sociale de la dette publique, considérations la plupart du temps laissées en dehors de l'analyse. Cet article met en évidence les limites de la notion de soutenabilité, en pointant les incitations des dirigeants politiques et en questionnant la représentation de la dette publique comme un fardeau.

Depuis les années 1970, les déficits publics dans les pays développés ont acquis un caractère structurel (ils s'élèvent en moyenne à 3 % du PIB dans les pays de l'OCDE chaque année), de sorte que la dette publique n'a cessé de croître depuis cinquante ans. Cette accumulation de dette est inédite dans l'histoire. En effet, des niveaux élevés d'endettement, comme la Grande-Bretagne (150 % du PIB de 1760 à 1860, puis de 1920 à 1960), ont toujours été la conséquence de dépenses publiques militaires élevées en période de guerre sans que des menaces sur la solvabilité de l'État ou sur le coût de l'endettement public se fassent vraiment sentir. Ainsi, l'accumulation récente des dettes publiques en temps de paix est nettement plus préoccupante que les dettes de guerre en raison de son caractère persistant. Il ne fait aucun doute que le niveau…