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 Faut-il s'inquiéter du poids élevé des dettes publiques ? Les leçons du cas japonais


Anton BRENDER * Chef économiste, Candriam Investors Group. Contact : anton.brender@candriam.com.
Florence PISANI ** Global Head of Economic Research, Candriam Investors Group ; enseignante, Université Paris-Dauphine. Contact : florence.pisani@candriam.com.

La montée de l'endettement public au Japon inquiète régulièrement. Son rôle dans la gestion de l'équilibre macroéconomique – éviter que la croissance ne soit étouffée par un trop plein d'épargne privé – est plus rarement souligné. Tant que les agents privés continueront de vouloir dépenser moins qu'ils ne gagnent et d'accumuler des créances, espérer voir baisser le poids de l'endettement public dans le PIB est vain. Le gouvernement n'en reste pas moins confronté à un défi majeur : dégager demain des excédents budgétaires si les agents privés décidaient de dépenser plus qu'ils ne gagnent en puisant sur les dépôts qu'ils ont accumulés.

La hausse de l'endettement public est souvent perçue comme le reflet d'une insouciance, voire d'une incurie budgétaire. Pourtant, lorsqu'elle ne débouche pas sur une accélération de l'inflation, cette hausse s'avère être aussi un facteur nécessaire au soutien de la conjoncture. En dépensant plus qu'il ne gagne, l'État peut permettre aux agents privés de dépenser moins qu'ils ne gagnent sans que leur revenu ne s'en trouve déprimé. Le déficit public permet dans ce cas aux agents privés d'épargner autant qu'ils le souhaitent : en empruntant pour financer son déficit, l'État absorbe l'excédent d'épargne privée dégagé et si son déficit est suffisant, il contribue à porter l'économie au plein-emploi. En même temps, l'endettement public permet aux agents privés de transférer du pouvoir d'achat dans le temps. Pour que ce transfert soit effectif,…