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Conférence annuelle de l'EIFR - Régulation et Croissance

01/29/2015
Martin Merlin s’est attardé sur le bilan de la commission Barroso, et en particulier sur les réformes post-crises lancées par Michel Barnier, commissaire au Marché intérieur et aux Services financiers : « Le système financier est plus solide, même si tout n’est pas parfait », a jugé le directeur des marchés financiers de la Commission européenne, estimant que cet état de fait avait été « conforté » par les tests de résistance et la revue des actifs bancaires menés par la Banque centrale européenne et l’Autorité bancaire européenne.
 
La Commission européenne de Jean-Claude Juncker avancera donc « avec prudence » quand il s’agira de « recalibrer » les règles existantes : cela ne devrait être entrepris qu’au terme d’évaluations ex-post des mesures prises par le commissaire Barnier (« sur la base de données économiques tangibles »), en faisant notamment la chasse aux conflits qui pourraient exister entre plusieurs textes. 
« Le processus d’évaluation » sera à l’œuvre tout au long du mandat de la nouvelle commission, a avancé Martin Merlin, qui a cependant admis que de nouvelles priorités avaient émergé : remédier à la trop grande dépendance de l’économie à l’égard des banques et à l’hétérogénéité des situations nationales ; développer les marchés de capitaux.
 
Comment y parvenir ? Il s’agira de déterminer, au cas par cas, « produit par produit » et « pays par pays », ce qui peut être entrepris pour améliorer le fonctionnement de l’Union des marchés de capitaux, un marché des vingt-huit pays de l’Union européenne plus large que celui de l’Union bancaire (qui exclut le Royaume-Uni par exemple). Cette approche consiste notamment à se demander pourquoi des produits (covered bonds, placements privés…) sont bien implantés et efficaces dans certains pays et quasiment inexistants dans d’autres.
 
L’amélioration du fonctionnement d’un marché de capitaux intégré ne devra cependant pas se faire au détriment de la protection des investisseurs et de l’ouverture accrue du marché aux particuliers au travers des OPCVM. Côté entreprises, il conviendra d’identifier les problèmes de financement (le financement des PME est d’ors et déjà jugé problématique), de donner une plus grande place au capital-investissement (bien implanté en France mais sous développé dans l’Union européenne par rapport aux Etats-Unis), de favoriser l’accès des grosses PME aux marchés de capitaux, et enfin de développer le financement des infrastructures, dans le sillage du plan Juncker.
 
Peut-on aller plus loin dans la mise en place de l’Union des marchés de capitaux sans créer de nouvelles règles ? Il s’agit d’une question délicate et éminemment « politique ».
 
Les banques, a encore estimé martin Merlin, « vont conserver un rôle majeur ». Mais seront-elles capables d’accompagner le redémarrage économique quand il se profilera ? Il ne saurait être question, en tout cas, de remettre en cause le modèle de la banque universelle, en interdisant par exemple le market-making, une activité qui devra être surveillée « au cas par cas » par la Banque centrale européenne et par les autorités de contrôle nationales. Il conviendra cependant de rester attentif aux distorsions de concurrence qui peuvent découler du soutien implicite des Etats.