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 La déréglementation financière au Japon


Alain GUILLOUËT Ministre Conseiller Financier près l’Ambassade de France à Tokyo, Agence Financière pour l’Asie
Le « Big-Bang », annoncé par le Premier ministre à la fin de l 'année 1996, mais étudié depuis 1995 par le gouvernement, est sous sa forme actuelle accueilli par les acteurs étrangers avec un certain scepticisme. Pourtant il apparaît comme prometteur et offre l'avantage de fixer un calendrier, ce qui n'était pas le cas les fois précédentes. Il programme la libéralisation des activités de marché et la facilité de créer librement des instruments financiers nouveaux, la suppression de la réglementation des commissions dans les activités de bourse et, approfondissant l'effort de décloisonnement du système, l'abandon de toutes les mesures restreignant les activités des filiales spécialisées, tout cela devant être réglé au plus tard au début de l'année budgétaire 1999. Plus encore, une ébauche de banque universelle semble prendre forme avec la possibilité qui devrait être offerte aux banques de gérer en direct des activités de dépôt. Enfin, la révision de la loi anti-monopole visant à autoriser la formation de holdings dans tous les domaines d'activité de la finance devrait introduire une nouvelle forme de relations entre acteurs. Si ce plan de déréglementation doit être considéré comme bienvenu, il ne faut pas en masquer les aspects négatifs. Les banques et maisons de titres japonaises, de même que certaines compagnies d'assurance-vie, demeurent très fragiles et l'introduction d'une concurrence accrue pourrait être fatale à certaines d'entre elles. En même temps, la nouvelle configuration de la sphère financière japonaise est porteuse de risques nouveaux et pour le moment, la réflexion sur l'adaptation du cadre prudentiel accuse un certain retard.