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 L'évolution maîtrisée du gouvernement d'entreprise au Japon face à la concurrence bancaire et aux investisseurs institutionnels.


Laurence LOULMET Docteur en Sciences Economiques, Université de Toulouse 1, LEREP.
Le gouvernement d'entreprise au Japon passe par des mécanismes de surveillance internalisés au sein des keiretsu. Les actionnaires principaux des sociétés des keiretsu sont les institutions financières qui se trouvent dans les blocs de participations croisées. Cette configuration stable sert de mécanisme de contrôle conjoint en direction des sociétés affiliées de taille moyenne. Ainsi, le périmètre des keiretsu dépasse les seuls blocs de participations croisées et s'étend aux entreprises incorporées par affiliation, ce qui permet aux keiretsu d'accroître leur influence. Le lien banque-entreprise incarné par la main bank constitue un macro-circuit de financement vers les sociétés affiliées des keiretsu, qui ne peuvent pas accéder au marché financier, ni même s'autofinancer. La concurrence entre banques n'a pas remis en question le principe de la main bank. D'autre part, l'étude menée par nos soins ne montre pas de décroisement de participations au niveau des blocs stables des keiretsu. Des résistances organisationnelles au Japon semblent également déjouer les principes concurrentiels que pourraient imposer les fonds de pension notamment américains. D'abord, l'économie japonaise possède son industrie des fonds de pension. En outre, les gestionnaires des fonds de pension sont au coeur des participations croisées des keiretsu et actionnaires de référence des employeurs sponsor qui parrainent les fonds. Le système semble par conséquent verrouillé du fait de la présence des keiretsu.