Réflexions sur la crise sanitaire et financière - Jacques de Larosière
mercredi 13 mai 2020 Les Echos Visiter le site sourceTexte repris dans Les Echos le 1er avril 2020 sous le titre
: « Coronavirus : les sept leçons économiques de Jacques de
Larosière »
1. Pourquoi l’apparition de ce virus, provoque-t-elle un
trouble économique et social de l’ampleur aujourd’hui constatée
?
Il y a, bien sûr, la nouveauté de la
maladie dont la virulence est extrême et le fait qu’elle se soit
développée très rapidement d’abord en Chine puis dans d’autres
régions du monde et qu’elle se propage partout. Ceci explique que
les hôpitaux ne sont pas équipés pour accueillir le « pic » des
nouveaux cas et qu’il faille « lisser » la courbe des
hospitalisations en les limitant aux cas les plus graves
nécessitant réanimation.
En l’absence d’un vaccin-qui mettra plusieurs mois à pouvoir être
déployé à grande échelle et d’une capacité de dépistage- absolument
essentielle mais qui fait défaut dans de nombreux pays- il faut
donc recourir au confinement des populations pour tenter d’enrayer
la contagion. Or ce confinement est l’aspect le plus disruptif de
la situation : il provoque un arrêt de la machine économique, une
chute brutale du chiffre d’affaires de secteurs fondamentaux de
l’économie : transports aériens, automobile, tourisme,
restauration, commerce et il menace même les chaînes
d’approvisionnement.
L’ampleur de l’incertitude de ce choc exogène sur l’activité
économique se manifeste sur toutes les catégories d’actifs
financiers dans le monde entier.
Mais ce que l’on dit moins est peut-être aussi
préoccupant.