Do not follow this hidden link or you will be blocked from this website !

Actualités Eurogroup et ECOFIN à la suite du sommet européen du 23/10

24/10/2011 Eurogroup - ECOFIN
CONSEIL EUROPÉEN: réfléchir à une taxe sur les transactions financières
Bruxelles, 23/10/2011 (Agence Europe) - La France et l'Allemagne ont rappelé à l'ensemble de leurs partenaires européens « leur attachement à la mise en place d'une taxe sur les transactions financières », a dit dimanche 23 octobre Nicolas Sarkozy, le président de la France, à l'issue du Conseil européen qui a planché notamment sur la préparation du sommet du G20, à Cannes (3-4 novembre). Le Conseil européen, dans ses conclusions, estime qu'il convient de « réfléchir à l'instauration d'une taxe sur les transactions financières à l'échelle mondiale et de faire avancer les travaux sur cette question ».
 Ces discussions « auront leur prolongement » dans le cadre du G20. M. Sarkozy a demandé à l'ensemble des partenaires de l'UE de « nous aider, de ne pas trop critiquer car chaque zone dans le monde a ses propres problèmes ».
« Je soutiens absolument l'idée d'une taxe sur les transactions financières », a dit Angela Merkel. Cette taxe est une « obligation morale, politique et économique », a conclu M. Sarkozy.
M. Sarkozy a déclaré aussi qu'il faudra que l'UE trouve mercredi 26 octobre un accord qui « apaise la crise financière ». « Ce qui nous permettra de préparer, avec l'Allemagne, le G20 où d'autres décisions doivent être prises pour réguler la mondialisation et permettre au monde de retrouver le chemin de la croissance mondiale ».
Les Pays-Bas trouvent l'idée sympathique, mais ils ont des préoccupations si cela ne se fait qu'au niveau européen.
Dans ses conclusions, le Conseil européen juge nécessaire d'agir résolument en vue de « maintenir la stabilité financière, de rétablir la confiance et de soutenir la croissance et la création d'emplois ». Au sommet de Cannes, il conviendrait également que de réels progrès soient accomplis dans les domaines suivants: - la réforme du système monétaire international (renforcer les instruments de surveillance et de gestion des crises et assurer une meilleure coordination des politiques économiques et monétaires, se garder de tout protectionnisme financier) ; - le renforcement de la réglementation et de la surveillance du secteur financier (mise en œuvre des accords de Bâle, réforme des produits dérivés de gré à gré ainsi que des principes et normes en matière de rémunération, lutter contre les paradis fiscaux et réduire la dépendance excessive à l'égard des notations de crédit, réfléchir à l'instauration d'une taxe sur les transactions financières à l'échelle mondiale) ; - la lutte contre la volatilité excessive des cours des produits de base (renforcement de la transparence des marchés des produits de base, amélioration du fonctionnement et de la réglementation des marchés des produits dérivés) ; - l'action en faveur de la reprise économique mondiale et d'une croissance durable et inclusive (programme de négociations actif à l'OMC, y compris pour les pays les moins développés, mise en œuvre du programme du G20 pour le développement et renforcement de la dimension sociale de la mondialisation) ; - mesures visant à accroître la libéralisation des échanges internationaux et à résister au protectionnisme (plan crédible servant de base à l'achèvement du cycle de Doha pour le développement, approches novatrices pour renforcer le système commercial multilatéral) ; - la lutte contre le changement climatique. (LC)

CONSEIL EUROPÉEN: les pièces du puzzle se mettent en place
Bruxelles, 23/10/2011 (Agence Europe) - Les Européens ont progressé tout au long du week-end dans leurs travaux devant mener à une réponse exhaustive à la crise de la dette souveraine. Au niveau des ministres des Finances, ils ont marqué un accord, samedi, sur un effort de recapitalisation accru du secteur bancaire qui avoisinerait les 110 milliards d'euros d'ici 2012. La solidité du secteur bancaire constitue un des éléments de la réponse en gestation qui sera dévoilée mercredi 26 octobre à l'issue de deux nouveaux sommets, d'abord à Vingt-sept puis à Dix-sept.
Recapitalisation bancaire. Les turbulences financières observées depuis le précédent sommet de l'Eurozone ont dégradé la situation sur les marchés de la dette des pays en difficulté. Par ricochet, les détenteurs de dette fortement exposés à cet endettement public ont vu leur situation financière fragilisée. Le cas le plus emblématique concerne la plongée en bourse des valeurs bancaires françaises exposées à la dette grecque et italienne. Sous la pression internationale du FMI et notamment des États-Unis, les Européens ont fini par reconnaître la nécessité d'accroître les efforts déjà entrepris en matière de recapitalisation du secteur bancaire.
Il faut « un régime coordonné » pour recapitaliser les banques, a souligné M. Van Rompuy. Les Vingt-sept accueillent favorablement « les progrès » qu'a enregistrés, à vingt-sept, le Conseil Écofin en vue d'un renforcement de la solidité de la cinquantaine de banques européennes d'importance systémique. Selon eux, « les mesures constitueront un composant essentiel du paquet global dont les autres éléments feront l'objet d'un accord lors du Sommet de l'Eurozone du 26 octobre ». « Ces décisions n'auront de sens que dans le contexte des autres décisions qui doivent être adoptées en partie lors du Sommet de la zone euro », a considéré le ministre polonais des Finances Jacek Rostowski. Selon lui, toutes ces décisions devront réussir à mettre en place un « pare-feu qui devrait bloquer la dissémination du virus de la Grèce aux autres États ».
Après dix heures d'intenses négociations, les ministres des Finances auraient marqué un accord sur une méthodologie à deux options: l'une fixant à 9% du ratio le noyau de fonds propres après comptabilisation des obligations souveraines à la valeur de marché, l'autre fixant à 9,5% le même ratio. Les pays du sud de l'Europe ont critiqué cette méthodologie qui, schématiquement, tendrait à privilégier les banques du nord, principales détentrices de titres de dette allemands.
Mme Merkel a confirmé que la procédure de recapitalisation suivra la séquence suivante: les banques concernées devront d'abord lever des fonds sur les marchés ou céder des actifs. Si nécessaire, elles pourront faire appel aux dispositifs publics nationaux. En dernier recours et sous condition, le fonds européen de sauvetage sera mobilisé. « Il faut que les épargnants ne perdent pas d'argent, que les clients des banques aient confiance en elles, et que l'économie ait les crédits nécessaires pour fonctionner et retrouver le chemin de la croissance », a dit M. Sarkozy sur la question bancaire. « Nous allons anticiper les règles (bancaires) prudentielles pour que, dès 2012, ces règles puissent s'appliquer à nos banques », a-t-il ajouté. Rappelant que la recapitalisation bancaire concerne « l'ensemble des 27 États membres », M. Cameron a estimé que des progrès ultérieurs étaient encore nécessaires.

Grèce. Dans la nuit de vendredi à samedi, l'Eurogroupe a évalué les rapports sur la situation économique et budgétaire de la Grèce et sur la soutenabilité de sa dette publique que la 'troïka' (Commission européenne, FMI, BCE) a élaborés dans le cadre de sa mission de suivi à Athènes. « Nous avons marqué notre accord sur le versement de la prochaine tranche d'assistance financière à la Grèce », déclarent les ministres des Finances de la zone euro dans un communiqué. Le versement devrait avoir lieu « dans la première quinzaine de novembre », sous réserve de l'approbation du FMI. Cette décision représente « une étape positive qui suit l'adoption (jeudi, NDLR) des nouvelles mesures pour le parlement grec qui garantiront le respect des objectifs budgétaires pour 2012 », a estimé le ministre grec des Finances Evángelos Venizélos. Selon lui, ces mesures constituent la base pour la mise au point du « nouveau programme » d'ajustement économique grec qui assurera la viabilité à long terme de la dette grecque.
Pour autant, même si l'effort de consolidation budgétaire grec est « substantiel » (7% depuis mai 2010), l'Eurogroupe constate que les défis que les Grecs doivent continuer à affronter demeurent « étendus ». La situation macro-économique s'est « détériorée » depuis la dernière mission d'évaluation (récession de 5,5% en 2011). Les ministres appellent les autorités grecques à faire de nouveaux progrès en matière de « réformes structurelles et de privatisations ». La mise en œuvre de ces deux volets du programme grec ont en effet pris du retard, une situation qui irrite les bailleurs de fonds internationaux. Et l'Eurogroupe de conclure en confirmant qu'un deuxième sauvetage verra le jour « avec une combinaison appropriée d'un soutien public additionnel et une participation du secteur privé ».
PSI. La grave récession en Grèce, conjuguée à une dégradation ultérieure de la valeur des obligations helléniques, contraint les Dix-sept à réviser les modalités du 2ème plan de sauvetage grec formulé en juillet .Celui-ci prévoyait une aide publique (110 milliards d'euros), une participation nette et 'volontaire' du secteur privé (37 milliards) sur la période 2011-2014. Évaluée à 21% en juillet, la décote opérée sur les titres grecs sera cette fois supérieure, le chiffre de 50% tenant la corde. Selon la troïka, une décote de 50% des titres grecs est en effet nécessaire pour ramener la dette grecque à un niveau de 120% du PIB national. Évalué à plus de 350 milliards d'euros, l'endettement du pays a dépassé cette année 160% du PIB. Remettre la dette grecque sur une trajectoire durable est un exercice périlleux dans la mesure où la contribution du secteur privé doit demeurer volontaire afin d'éviter un défaut du pays.
« Les négociations avec les banques viennent de débuter. Nous les menons en vue d'un résultat solide qui montre que la situation de la Grèce est saine à long-terme », a indiqué Mme Merkel.
EFSF. Afin d'éviter la contagion de la crise de la dette à des pays au cœur de l'Eurozone, les Dix-sept réfléchissent au moyen d'optimiser la force de frappe du fonds européen de sauvetage sans augmenter le niveau de leurs garanties nationales. Déjà mobilisée pour venir en aide à l'Irlande et au Portugal, la Facilité intergouvernementale EFSF possède une capacité effective de prêt de 440 milliards d'euros. Elle est désormais en mesure de racheter, sous condition, des titres de dette directement à des pays émetteurs et sur les marchés secondaires. Elle peut aussi aider un pays, ne faisant pas l'objet d'un programme international, à stabiliser son système bancaire. Mais le fonds n'a pas les moyens de secourir l'Italie ou l'Espagne.
« Sept options » étaient sur la table, a indiqué samedi la ministre autrichienne des Finances Maria Fekter. « Deux modèles » sont désormais envisagés: « aucun de ces deux modèles n'englobe la Banque centrale européenne », a-t-elle souligné. La France aurait abandonné l'idée de créer un lien entre l'EFSF et la BCE qui attribuerait au fonds un accès illimité aux liquidités de la Banque. L'Allemagne est opposée à cette solution qui, selon elle, enfreint les traités qui gravent dans le marbre l'indépendance de la BCE. Elle souhaite que le fonds européen fournisse des garanties sur une partie des obligations souveraines les plus risquées.
Une implication accrue du Fonds monétaire international est également à l'étude. Selon le quotidien français Les Échos, une entité spécifique, créée sous l'égide du FMI et alimentée par des États qui le souhaitent, épaulerait le FESF dans ses efforts de stabilisation de la zone euro. Dans la partie de leurs conclusions relative au Sommet du G20 à Cannes dans dix jours, les Vingt-sept sont justement d'avis que le FMI devrait être doté des « ressources adéquates pour assumer ses responsabilités systémiques » auxquelles contribueraient les pays à la balance commerciale large excédentaire. Interrogé sur l'hypothèse d'une aide venant des pays émergents, M. Barroso a spécialement fait référence à cette phrase.
Stratégie de croissance. Engluée dans la crise de la dette souveraine, l'Europe a besoin de croissance pour prouver aux investisseurs qu'elle a les moyens d'affronter ses défis budgétaires. Sont concernés au premier chef les pays qui, comme l'Italie, sont en manque de compétitivité et ont vu les coûts du refinancement de leur dette augmenter. Les Européens mettent clairement la pression sur Rome afin que les autorités italiennes accélèrent la mise en œuvre de leur programme d'austérité et réforment structurellement l'économie du pays (voir autre nouvelle).
« Stimuler la croissance est essentiel », a considéré M. Van Rompuy. Pour la chancelière allemande Angela Merkel, « la stabilité de l'euro est étroitement liée à la façon dont l'Europe peut stimuler la croissance et l'emploi ». M. Sarkozy a estimé que l'Irlande, qui était au bord de la faillite en 2008, est un pays sortant progressivement de la crise. Grâce aux efforts du gouvernement portugais, les choses au Portugal vont dans la bonne direction, a-t-il affirmé. S'agissant de l'Espagne, grâce aux efforts du gouvernement de M. Zapatero, l'Espagne n'est plus en première ligne. M. Cameron a insisté sur la nécessité que les décisions à venir sur le renforcement de la convergence économique respectent « l'intégrité » du marché unique.
M. Barroso a présenté aux Vingt-sept la vision de la Commission sur « les sources européennes de croissance », au premier rang desquelles l'achèvement du marché intérieur. « Nous pouvons et devons faire davantage. Faute de quoi, nous risquons de perdre en compétitivité », a-t-il exhorté, en mettant en garde contre le risque d'« une décennie perdue » en Europe. La Commission recommande d'exploiter le potentiel du marché unique numérique et du commerce international, d'aider les PME au moyen du capital-risque et d'optimiser la contribution des fonds structurels européens. D'ici au Conseil européen de décembre, elle présentera une liste de propositions à traiter de manière accélérée. (MB avec AN/CG/MD/LC/FG/JK/DDstage)

(AE) CONSEIL EUROPÉEN: Van Rompuy préside les sommets de la zone euro
Bruxelles, 23/10/2011 (Agence Europe) - Comme le souhaitaient la France et l'Allemagne surtout, le Conseil européen a décidé, dimanche 23 octobre à Bruxelles, de nommer au moins jusqu'à nouvel ordre Herman Van Rompuy pour présider les réunions des chefs d'État et de gouvernement de la zone euro. Il cumule dès lors pour le moment (c'est ce qu'il faisait jusqu'alors dans la pratique) les fonctions de président du Conseil européen et de président des sommets de la zone euro.
Le Conseil européen précise, dans le texte des conclusions, que « le président du sommet de la zone euro sera désigné par les chefs d'État ou de gouvernement de la zone euro lors de l'élection du président du Conseil européen et pour un mandat de durée identique ». Dans l'attente de cette élection, les sommets de la zone euro seront présidés par l'actuel président du Conseil européen, M. Van Rompuy, dont le mandat se termine en mai 2012.
Ces sommets qui réunissent les 17 pays qui ont adopté la monnaie unique ont pris une importance accrue au sein de l'UE avec la crise de la dette souveraine et de la Grèce. Ils sont appelés à l'avenir à être pérennisés, à raison d'au moins deux fois par an.
M. Van Rompuy préside depuis décembre 2009 le Conseil européen, en vertu du nouveau Traité de Lisbonne. Avec sa double casquette, il aura notamment pour mission de coordonner au plus haut niveau les travaux de l'Union monétaire, tout en assurant la liaison avec les pays de l'UE n'utilisant pas la monnaie commune. Le nouveau rôle de M. Van Rompuy devrait être fortement encadré en raison de la prééminence de la chancelière allemande Angela Merkel et du président français Nicolas Sarkozy qui entendent rester à la manœuvre dans la zone euro.
La grogne monte chez les non membres de la zone euro. Certains des dix États de l'UE non membres de la zone euro se sont plaints dimanche de la volonté croissante des États utilisant la monnaie commune de prendre des décisions sans les consulter. C'est pourquoi, le texte des conclusions précise que: « Le président du sommet de la zone euro tiendra les États membres ne faisant pas partie de la zone euro étroitement informés de la préparation des sommets ainsi que de leurs résultats ».
Certains pays supportent de moins en moins la propension de leurs pairs de la zone euro à vouloir se réunir entre eux, à renforcer le pilotage en commun de leurs économies et à décider sans les pays qui ne partagent pas la monnaie commune. Aux yeux des pays tenus à l'écart des décisions importantes de la zone euro, c'est le projet de l'Union européenne à vingt-sept pays qui est vidé progressivement de sa substance au profit d'une Europe à deux vitesses.
« La crise de la zone euro affecte toutes nos économies, y compris celle du Royaume-Uni », a dit le Premier ministre britannique, David Cameron. « Il est dans l'intérêt du Royaume-Uni que les pays de la zone euro règlent leurs problèmes. Mais cela devient dangereux -et j'en ai parlé franchement avec eux-, s'ils prennent des décisions vitales pour les autres pays du marché unique, comme des décisions sur les services financiers qui concernent tout le marché unique », a insisté M. Cameron. En conséquence, les Britanniques et d'autres pays ont exigé et obtenu qu'un sommet réunissant tous les pays de l'UE soit aussi convoqué mercredi à Bruxelles en plus du sommet de la zone euro.
Les dirigeants des pays non membres de la zone euro ont reçu le soutien du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, qui voit d'un mauvais œil la montée en puissance de la zone euro. « Il ne devrait pas y avoir de séparation entre la zone euro et le reste de l'Union européenne », a dit M. Barroso. La Commission européenne est préoccupée par ce qu'elle perçoit comme une tendance grandissante à la gestion « intergouvernementale » de l'Europe par Paris et Berlin. La France milite en faveur d'une montée en puissance de la zone euro en tant qu'entité à part pour donner corps à son idée de gouvernement économique. Mais ce point de vue n'est pas partagé par tous les dirigeants de la zone euro. Les Pays-Bas et la Finlande viennent ainsi de lancer une mise en garde en estimant que « tous les États membres doivent être impliqués dans les décisions » pour préserver la prospérité économique du continent, dans une lettre cosignée par la Suède. Le Danemark a estimé aussi que toutes les décisions importantes doivent se prendre à 27.
Herman Van Rompuy s'est dit « tout à fait au courant de toutes les sensibilités entre les deux ensembles. Nous ne voulons pas instaurer de scission. La Commission a la responsabilité de faire en sorte que tous les États membres soient traités sur un pied d'égalité », a-t-il assuré.
Donald Tusk, le Premier ministre polonais, a déclaré: « Nous sommes très favorables à une intégration continue de l'UE, y compris de la zone euro, car au contraire de certains États de l'UE, la Pologne déclare être disposée à entrer dans la zone euro, après réaménagement de cette zone et après avoir rempli les critères ». (LC avec MB/AN/CG/MD/FG/JK/DDstage)

CONSEIL EUROPÉEN: changement de traité à l'étude pour réformer la zone euro
Bruxelles, 23/10/2011 (Agence Europe) - Les dirigeants de l'UE sont tombés d'accord dimanche 23 octobre pour étudier d'éventuels changements du traité de l'UE pour améliorer le fonctionnement de la zone euro et renforcer en particulier la discipline budgétaire.
Il a été décidé d' « explorer les possibilités d'un changement limité de traité », a déclaré Herman Van Rompuy, le président du Conseil, qui a été chargé de rédiger un rapport sur le sujet. Mais un tel changement ne se fera pas sans l'accord des 27 pays de l'Union européenne, a-t-il souligné. Dans ses conclusions, le Conseil européen prend note de l'intention des chefs d'État ou de gouvernement de la zone euro de réfléchir aux moyens de renforcer davantage la convergence économique au sein de la zone euro, d'améliorer la discipline budgétaire et d'approfondir l'union économique, y compris en envisageant la possibilité d'apporter des modifications limitées au traité. Le Conseil européen rappelle que toute modification du traité doit être décidée par les vingt-sept États membres. Le Conseil européen reviendra sur cette question en décembre sur la base d'un rapport établi par le président du Conseil européen en étroite coopération avec le président de la Commission et le président de l'Eurogroupe.
L'Union européenne va ainsi dans le sens de Berlin qui plaide pour une révision des traités afin de durcir la discipline budgétaire et s'assurer que tous les États pratiquent la rigueur et ne laissent pas filer leurs déficits publics. « Nous avons examiné comment nous pouvons renforcer la discipline budgétaire, à ce propos nous avons dit explicitement que des changements de traité ne peuvent être exclus », s'est réjouie la chancelière allemande Angela Merkel à ce sujet. Le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle avait été jusqu'à proposer samedi de traduire devant la Cour de justice européenne les pays trop laxistes. Le ministre finlandais aux Affaires européennes, Alexander Stubb, a souhaité doter la Commission européenne des mêmes pouvoirs à l'égard des États pour faire respecter la discipline budgétaire que ceux dont elle dispose à l'égard des entreprises pour faire respecter la concurrence sur le marché unique. D'autres pays plaident pour une révision des traités, sans forcément partager les ambitions de Berlin. Certains poussent pour une révision des traités pour mettre en place des euro-obligations qui permettraient de mutualiser la dette au sein de la zone euro. Le Luxembourg s'est montré sceptique, redoutant qu'on « ouvre la boîte de Pandore » en amorçant un changement de traité. « Il ne faut pas ouvrir un nouveau champ de bataille », a prévenu son chef de la diplomatie, Jean Asselborn.
Le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte, s'est félicité que les 27 acceptent, dans les conclusions adoptées, d'ouvrir le débat sur un renforcement du rôle du « commissaire compétent » pour davantage de surveillance des budgets européens. Cet alinéa dans les conclusions fait écho à l'idée émise, en septembre dernier, par le Premier ministre néerlandais et son ministre des Finances Jan Kees de Jager, de mieux doter le commissaire le plus adéquat en instruments de sanctions pour assurer la mise en œuvre de plus de discipline budgétaire par les États membres. Les responsabilités élargies de ce commissaire incluraient de pouvoir infliger des pénalités graduelles aux pays trop laxistes sur leur budget (ceci n'implique pas changement traité).
Donald Tusk, le Premier ministre polonais, a déclaré: « Tous se sont accordés sur le fait qu'il est nécessaire d'avoir un contrôle plus intense et préventif pour que le genre de crise qu'on connaît actuellement ne se répète pas à l'avenir dans la zone euro. Nous sommes tombés d'accord également sur le fait qu'il faut trouver une voie institutionnelle dans la modification du traité, mais sans définir l'étendue et le tempo de ces changements ». Les idées seraient notamment de « forcer une plus grande discipline financière de certains États membres qui participent à la monnaie unique ». « Il n'y a pas aujourd'hui un enthousiasme particulier pour ces changements, mais un besoin politique existait et nous l'avons respecté », a conclu M. Tusk.
David Cameron, le Premier ministre britannique, a dit que les changements du traité ne seront possibles que si les 27 pays de l'UE sont d'accord. Il est peut-être nécessaire d'avoir un changement limité du traité ainsi que des mesures pour intégrer les économies, a ajouté M. Cameron.
CONSEIL EUROPÉEN: l'Italie doit respecter ses engagements à réduire la dette
Bruxelles, 23/10/2011 (Agence Europe) - L'Italie doit rassurer les marchés et ses partenaires de l'Union, à un moment où ces derniers essayent de la soutenir face aux attaques spéculatives. Elle doit se montrer crédible en prenant des engagements fermes quant à l'exécution, dans les temps, des « mesures courageuses » qu'elle a décidées en matière budgétaire et de réformes structurelles. Ses partenaires attendent des gages en ce sens lors du sommet qui aura lieu mercredi prochain.
Tel est en substance le message adressé par les Vingt-sept au gouvernement italien, par la voix du président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, à l'issue du sommet extraordinaire qui s'est tenu dimanche 23 octobre à Bruxelles. « On demande un grand effort aux autorités italiennes, et je crois qu'elles sont prêtes à le faire », a dit le président à propos des mesures décidées par les autorités italiennes dans le cadre de deux plans d'austérité visant à parvenir à l'équilibre budgétaire dès 2013 et à réduire une dette publique équivalente à 120% du PIB (1.900 milliards d'euros), des réformes qui concernent à la fois la réduction des déficits publics, et le marché du travail, les entreprises publiques, les privatisations, la justice ou encore la lutte contre la fraude.
Sous pression depuis plusieurs jours, le Premier ministre, Silvio Berlusconi, a essayé de rassurer ses partenaires, qui craignent que l'Italie ne relâche ses efforts d'assainissement, notamment après les critiques formulées par la présidente du patronat italien, Emma Marcegaglia, sur les retards dans la mise en œuvre du plan d'austérité adopté par le gouvernement sous la pression de la Banque centrale européenne. Dès son arrivée, le Premier ministre italien a eu une série d'entretiens bilatéraux, avec MM.Van Rompuy et Barroso, d'abord, avant d'être auditionné par la chancelière Merkel et le président Sarkozy. « Nous avons dit clairement à Silvio Berlusconi que l'Italie doit tout faire pour être à la hauteur de ses responsabilités », a déclaré la chancelière dans un point de presse commun avec le président français, à l'issue de l'entretien. « La confiance ne naîtra pas uniquement de la construction d'un pare-feu (…) L' Italie a une dette publique importante. Il faut qu'elle soit réduite de manière crédible dans les années à venir », a-t-elle ajouté, indiquant que l'Italie devra porter son effort parallèlement sur des mesures de relance de la croissance et de réduction de l'endettement. Le président français a été tout aussi explicite: « Il n'est pas question de faire appel à la solidarité des partenaires si on ne fait pas les efforts nécessaires », faisant allusion au renforcement en cours du Fonds européen de stabilité financière dans le but de protéger l'Italie et l'Espagne. Très sûr de lui, le premier ministre italien avait déclaré, à l'issue de l'entretien: « Je n'ai jamais été recalé de ma vie lors d'un entretien ».
Un autre sujet de courroux au sujet duquel le Premier ministre italien devra fournir des garanties à la France est le respect du pacte tacite qui existait entre les deux pays au sujet de la présence française au directoire de la Banque centrale européenne. La France avait en effet soutenu la candidature de Mario Draghi à la présidence de la banque à l'expiration du mandat de Jean-Claude Trichet à charge de pouvoir récupérer un siège dans le directoire, occupé actuellement par Lorenzo Bini Smaghi. L'intéressé refuse cependant de démissionner, n'ayant pas été nommé à la tête de la Banque d'Italie, comme il l'escomptait (le poste a été attribué à Ignazio Visco). Le chef du gouvernement italien l'a appelé samedi soir à « démissionner d'un poste qu'il occupe par la volonté du gouvernement ». Mais il n'a aucun pouvoir pour forcer cette décision.