Do not follow this hidden link or you will be blocked from this website !

Revue d’économie financière
REF 106 Système financier et création de valeur

publication : juin 2012 360 pages

 Système financier et création de valeur

Introduction Accès gratuit


Michel DIETSCH Philippe WAHL
La mise en cause récente des banques et des marchés financiers constitue une opportunité pour s’interroger sur le rôle et l’utilité du système financier et sa capacité à créer de la valeur. Le rôle du système financier est d’allouer le capital en transférant l’épargne vers les besoins de financement. Or les propriétés que les épargnants veulent donner à leurs avoirs sont différentes de celles que…

 Les sources de la création de valeur dans le système financier

Allocation de crédit et création de valeur par les banques : l’impact de la banque relationnelle en temps normal et en temps de crise Accès gratuit


Hans DEGRYSE Steven ONGENA
Classification JEL : G01 G21
Cet article passe en revue la littérature sur l’allocation de crédit et la création de valeur par les banques. Il se concentre sur l’activité de banque relationnelle, à savoir le fait qu’une banque et un emprunteur se lancent dans de multiples interactions et que chacun des deux agents s’efforce d’obtenir des informations spécifiques sur l’autre. Il montre comment la banque relationnelle génère des coûts et des bénéfices à la fois pour les entreprises et pour les banques, mais qu’en règle générale, elle est source de valeur pour chacun d’eux. Néanmoins, l’incidence de ce type de relation est en grande partie fonction du contexte économique (période normale ou période de crise). Est aussi abordée la manière dont l’allocation de crédit, mesurée par la spécialisation sectorielle, affecte les entreprises et les banques. Enfin, l’examen de la littérature récente en matière de titrisation et de relation bancaire permet de mettre en évidence la manière dont la titrisation affecte les effets de la banque relationnelle.

Production de liquidité par les marchés boursiers, valorisation des actifs et coût de financement Accès gratuit


Fabrice RIVA
Classification JEL : G11 G12 G14
Les entreprises présentant des titres liquides créent-elles davantage de valeur ? En apparence, la liquidité semble appelée à ne jouer qu’un rôle secondaire dans la valorisation des firmes. Cependant, différentes théories économiques, corroborées par de nombreuses études empiriques montrent que les investisseurs exigent une prime de risque significative en contrepartie des coûts et des risques encourus pour la détention d’actifs illiquides. De plus, l’illiquidité est un facteur d’accroissement des coûts d’émission directs et indirects des entreprises.

La hausse du poids et des profits de la finance dans l’économie est-elle justifiée ? Accès gratuit


Patrick ARTUS
Classification JEL : E44 G00
La finance sert à intermédier l’épargne entre les épargnants de base et les emprunteurs. On s’attend à ce que la taille de la finance évolue avec la taille de l’intermédiation de l’épargne qui est réalisée entre les prêteurs et les emprunteurs. Lorsque réaliser l’intermédiation de l’épargne devient plus risqué pour les intermédiaires financiers, les marges bénéficiaires demandées par la finance devraient augmenter. Nous examinons cette relation entre taille et rôle de la finance aux États-Unis et dans la zone euro.La hausse de la taille de la finance s’explique par la hausse similaire de la taille de l’activité d’intermédiation de l’épargne. La hausse de la profitabilité relative de la finance par rapport aux autres secteurs s’explique par la hausse des primes de risque de défaut des emprunteurs. Le niveau élevé de profitabilité relative de la finance par rapport aux autres activités ne peut bien sûr pas s’expliquer seulement à partir de l’évolution de la taille et du risque de l’intermédiation financière. Mais le parallélisme entre le poids de la finance et la taille de l’épargne et des actifs intermédiés est frappant.

Les services d’assurance : mesure de leur rôle et création de valeur ajoutée Accès gratuit


Jean-François OUTREVILLE
Classification JEL : G22 E20
Bien que la contribution de l’assurance soit reconnue aux plans national et international, et que son rôle dans le processus de développement soit à l’ordre du jour des organisations internationales telles que la CNUCED, la Banque mondiale et le FMI, il demeure difficile d’évaluer son importance relative et sa valeur ajoutée. Comme les autres services financiers, l’assurance s’est développée en même temps que le développement économique en général mais a également évolué qualitativement du fait de l’augmentation des risques et des incertitudes dans la plupart des économies. Ce texte présente les approches traditionnelles de la mesure économique de l’assurance et aborde les mesures possibles de sa valeur ajoutée à l’économie.

Systèmes financiers et croissance Accès gratuit


Pierre JACQUET Jean Paul POLLIN
Classification JEL : G10 G20 G32 O16
Toute réflexion sur le lien entre finance et croissance butte sur trois difficultés majeures. La première consiste à définir et mesurer le « développement financier ». La seconde consiste à démêler l’écheveau des causalités évidemment croisées entre le développement des systèmes financiers et la croissance. La troisième a trait à la définition de politiques publiques adaptées, susceptibles de trouver un équilibre satisfaisant entre les imperfections des marchés, qui peuvent se traduire par des crises extrêmement graves, et les coûts de politiques réglementaires inadaptées, mais aussi de guider le développement financier pour en maximiser l’impact sur la croissance à long terme. Sur ces trois points, d’importants progrès ont été réalisés dans les vingt dernières années, mais d’importantes questions demeurent.

 La mesure de la création de valeur du secteur financier

La mesure de la production bancaire dans les comptes nationaux Accès gratuit


Robert INKLAAR
Classification JEL : C82 E01 E44 O47
La mesure de la production bancaire à prix courants et constants dans le cadre des comptes nationaux est un sujet controversé, en partie à cause des conventions au sein du système des comptes nationaux. Cet article propose une introduction à cette question et souligne les points discutés. Y sont présentés les résultats d’études récentes qui soutiennent que la production bancaire à prix courants est surestimée dans les comptes nationaux, alors que la croissance réelle en Europe est faussée par rapport aux États-Unis, rendant les comparaisons de croissance entre les pays peu fiables.

La production bancaire dans les comptes nationaux : aspects méthodologiques et évaluation pour la France (1980-2011) Accès gratuit


Maurice BEAUJOUR
Classification JEL : C82 E01 O47
Cet article décrit la mesure de la production bancaire en comptabilité nationale. Il en expose les concepts et la méthode de calcul. Sont aussi abordées les réflexions en cours sur la nature même de cette mesure, réflexions qui pourraient à terme déboucher sur des méthodes différentes d’évaluation. Enfin, il présente également, à grands traits, les évolutions depuis trente ans des résultats des banques tels que retracés dans les comptes nationaux.

Le modèle de la banque mutualiste : la création de valeur au bénéfice des clients ? Accès gratuit


Dominique GARABIOL
Classification JEL : G20 G21 G32 G34 G35 G38
Historiquement créées pour assurer le financement de catégories professionnelles spécialisées, les banques mutualistes ont développé un modèle de répartition de la création de valeur entre elles-mêmes et leurs sociétaires tout en bénéficiant de quelques soupapes de nature capitalistique. À partir de la fin des années 1950, leur clientèle s’est élargie, et la loi bancaire de 1984, en consacrant le modèle de la banque universelle, les a conduites à affronter un double défi : se moderniser pour répondre à la concurrence sur leurs marchés historiques, et adopter des stratégies efficaces pour entrer dans de nouveaux métiers ou conquérir de nouveaux marchés en cumulant les désavantages des nouveaux entrants. Elles l’ont fait en essayant d’instrumentaliser des structures et des mécanismes capitalistiques (sociétés par actions, cotations boursières…). Ceci a mené à des ambiguïtés d’objectifs de répartition de la création de valeur qui exposent les têtes de groupe à des conflits d’intérêts.

Banque commerciale et banque d’investissement : où crée-t-on de la valeur ? Accès gratuit


Jean-Baptiste BELLON Georges PAUGET
Classification JEL : G01 G21 G24
Face aux difficultés de mesure de la valeur ajoutée des banques, cet article présente dans une première partie une définition et une méthode de calcul de la valeur ajoutée qui isole les contributions respectives des activités de banque commerciale et de banque d’investissement. Il met notamment en évidence que seuls les actionnaires ont réellement subi les conséquences de la crise financière. Dans un deuxième temps, les conditions propres à favoriser le développement du secteur bancaire sont exposées à l’aide d’un modèle d’analyse pointant les différentes sources de création de valeur par les banques et les facteurs l’affectant.

 L’environnement du système financier et la création de valeur

La stabilité du secteur bancaire : gérer la négociabilité et la complexité Accès gratuit


Matej MARINČ Arnoud W. A. BOOT
Classification JEL : G01 G10 G21 G24 G28
Cet article se concentre sur la prolifération des innovations financières en tant que mécanisme décisif affectant la stabilité de l’industrie des services financiers. L’une des principales caractéristiques des innovations financières récentes est qu’elles visent à augmenter la négociabilité, rendant ainsi la dissociation des banques et des marchés financiers de plus en plus difficile. Nous soutenons que cette nature plus interconnectée des banques et des marchés financiers accentue la complexité, provoque des prises de décisions opportunistes et des comportements moutonniers, exposant ainsi les banques au caractère cyclique (alternance de fortes expansions et de récessions) des marchés financiers et augmentant l’instabilité.En partant de ce constat, l’article tente de déterminer si une réglementation en matière de fonds propres et de discipline de marché pourrait être efficace pour contrer cette instabilité élevée. Nous soutiendrons que les mécanismes du marché peuvent être en contradiction avec la stabilité financière et nous mentionnerons les changements institutionnels et réglementaires qui pourraient s’avérer nécessaires. Plus particulièrement, nous préconiserons des mesures correctives de nature structurelle visant à réduire la complexité des institutions financières.

La structure des banques européennes : faut-il remettre en cause le modèle de banque universelle ? Accès gratuit


Frédéric OUDÉA
Classification JEL : G21 G24 G28 G32
Les banques jouent un rôle clé dans l’économie de la zone euro en matière de financement à la fois par leur rôle d’intermédiation du crédit et de l’épargne, de transformation entre ressources court terme et besoins de financements long terme et de couverture des risques des acteurs non financiers. La crise récente conduit à renforcer de façon drastique la réglementation prudentielle s’appliquant aux banques entraînant des transformations majeures dans le système bancaire de la zone euro qui s’adapte en conséquence. C’est le prix à payer afin de renforcer la stabilité du système financier et de l’économie en général. Par contre, les mesures envisagées par certains pays très touchés par la crise financière, telles que la séparation ou l’interdiction d’activités, ne sont pas nécessairement appropriées ni pertinentes dans le contexte de la zone euro. Elles sont de nature à affaiblir un modèle bancaire qui a fait ses preuves, y compris lors de la crise.

Normes comptables et création de valeur Accès gratuit


Philippe DANJOU
Classification JEL : G12 M41 M48
Cet article passe en revue les différentes approches de la création de valeur qui ont été développées par les praticiens de la finance, et les recommandations formulées par le régulateur du marché financier pour assurer la transparence et la rigueur méthodologique de telles communications au marché. Dans la mesure où ces indicateurs reposent sur des informations de nature comptable, l’article discute les mérites d’une harmonisation internationale des normes qui régissent la mesure et la présentation des transactions économiques. Il explique les limites actuelles de la comptabilité face à la complexité de l’appréciation de la valeur d’une entreprise, en particulier s’agissant des actifs incorporels.

Quelle gouvernance pour créer de la valeur ? Accès gratuit


Édith GINGLINGER
Classification JEL : G32 G34
Les règles de bonne gouvernance tendent à imposer des consignes de plus en plus strictes sur l’égalité des actionnaires et à renforcer le caractère disciplinaire des conseils d’administration. Alors que ces dispositions visent à protéger les intérêts des investisseurs, les résultats des études empiriques montrent qu’imposer une même règle à toutes les entreprises sans tenir compte de leurs spécificités conduit parfois à détruire de la valeur pour les actionnaires. Une certaine flexibilité est souvent préférable pour favoriser la création de valeur.

Une réglementation macroprudentielle pour rendre durable la création de valeur ? Accès gratuit


Olivier DE BANDT Guy LÉVY-RUEFF
Classification JEL : G2 E32 L51
Pour illustrer l’apport mais aussi les conditions d’application des politiques macroprudentielles pour une création de valeur réelle et durable, l’article aborde les deux dimensions qui se sont désormais imposées : la recherche de la stabilité financière à un instant donné, c’est-à-dire la lutte contre les phénomènes de contagion au sein du système financier, puis la poursuite de la stabilité financière dans le temps, à savoir la réduction du caractère pro-cyclique du système financier. La première approche est abordée avec le nouveau dispositif d’identification des institutions systémiques à caractère mondial (les « G-SIFI »), annoncé par le Conseil de stabilité financière et le Comité de Bâle. La deuxième approche est étudiée avec une présentation des mécanismes microprudentiels qui ont été développés pour limiter le risque de pro-cyclicité de la réglementation prudentielle, mais aussi les instruments macroprudentiels contra-cycliques qui sont proposés afin de donner les bonnes incitations au système financier au service de la croissance de long terme. L’article insiste enfin sur les travaux qui restent à poursuivre pour mieux articuler ces différents outils prudentiels et sur la nécessité de faire des choix stratégiques en la matière, tout en étant prêt à les réviser à la lumière de l’expérience qui sera gagnée lors de leur mise en œuvre concrète.

 Articles divers

Le marché monétaire : un marché de titres autant que de cash ? Accès gratuit


Gisèle CHANEL-REYNAUD
Classification JEL : E52 E58 G21
En tant que réseau d’opérateurs à la fois très concentrés et largement interconnectés, le marché monétaire est particulièrement sensible à toute incertitude sur la qualité des bilans de ses intervenants. Il s’est donc transformé au cours des dernières années pour s’adapter aux asymétries d’information et à l’incertitude.La perte de confiance dans la solidité des bilans des établissements financiers consécutive à la crise financière a entraîné une réduction significative des opérations en blanc, le développement d’opérations de collatéralisation et la montée en charge de procédures de sécurisation des échanges et des positions (assurances crédits, compensation des flux, garantie d’une CCP). Ces transformations, accompagnées par la Banque centrale, pour relancer le marché du refinancement ont cependant débouché sur des liens renforcés entre dettes publiques et bilans des banques, au moment où la pression de la discipline des marchés s’est accrue sur les premières. Elles amènent aussi la Banque centrale à prendre des positions plus risquées et à garantir potentiellement une banque (la chambre de compensation) en situation de d’insolvabilité et non pas seulement en situation d’illiquidité.

Structure optimale du pool bancaire et accès au crédit : une revue de la littérature Accès gratuit


Jean-Christophe STATNIK
Classification JEL : G21 G32
Quel est le nombre optimal de relations bancaires d’une entreprise ? Un simple raisonnement reposant sur l’économie des coûts de transaction aboutit à une banque. Or, les observations montrent que ce nombre varie suivant la taille des firmes, la période de l’observation, mais aussi suivant le pays d’origine des entreprises. Ainsi, à travers l’étude des travaux théoriques et empiriques, cet article cherche à identifier la structure optimale du pool bancaire de l’entreprise et les facteurs qui l’influencent. Nous montrons, en particulier, que si une entreprise très « opaque » devrait opter pour un financement relationnel concentré, cette conclusion évolue lorsque sont pris en compte d’une part, les différents types d’informations pouvant être produits par la firme, et d’autre part, l’environnement dans lequel elle évolue.

La gestion alternative des fonds souverains altérée par les crises ? Accès gratuit


Lamia JAIDANE-MAZIGH
Classification JEL : F59 G11 G15 G29
Les fonds souverains, qui sont des acteurs publics mis en place pour gérer d’une façon plus moderne les réserves en devises de plusieurs pays, ont souvent investi dans des valeurs sûres comme les titres publics ou les obligations corporate. Cependant, le changement du contexte mondial des années 2000, caractérisé par des rendements obligataires faibles les a poussés, comme tous les investisseurs de longs terme, à diversifier leurs placements et à intégrer dans leurs portefeuilles des actifs alternatifs offrant souvent des profits exceptionnels mais couplés à des niveaux de risque assez importants. La crise financière de 2008 a occasionné des pertes considérables pour tous ceux qui ont investi dans cette classe d’actifs, y compris les fonds souverains. Mais ces derniers restent positionnés sur ces actifs risqués, estimant qu’ils restent une valeur refuge surtout après la tourmente causée par la crise de la dette souveraine.