Dans cette matinale, Christophe Moussu montre que le RoE (Return on Equity), mesure centrale de performance des banques, porte une lourde responsabilité dans la prise de risque excessive des banques avant la crise. S’intéressant aux caractéristiques de 273 grandes banques cotées appartenant à 28 pays, il montre empiriquement que le RoE des banques avant la crise (2006) est associé très négativement à la rentabilité pour leurs actionnaires dans la crise (juillet 2007- décembre 2008)*. Il revient sur les raisons de l’émergence du RoE et met en évidence empiriquement sa relation aux incitations. Il considère que l’approche « risk management » qui prévaut dans les banques et la réglementation financière ont eu un rôle très négatif sur la diffusion de cette mesure dans les banques. Il s’inquiète du renforcement de son usage après la crise, en réaction aux nouvelles exigences réglementaires. Il plaide pour une réflexion en profondeur sur le « business model » des banques et de la réglementation.

Christophe Moussu est professeur de Finance à ESCP Europe et professeur visitant au Collège d’Europe et à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne. Depuis 25 ans, il s’intéresse à la relation entre la finance et l’économie réelle. Dans ses activités d’enseignement, de recherches et de conseil, il a toujours promu une finance de long terme au service de l’intérêt général. Il travaille actuellement sur l’articulation des politiques financières, salariales et de santé des entreprises, ainsi que sur le rôle de l’Etat actionnaire. Il vient également de lancer un axe de recherche sur le « business model » des institutions financières, les incitations et la réglementation dans le cadre du LabexRefi.

*« RoE in Banks : Myth and Reality », C. Moussu et A. Petit-Romec, site Labex Refi.


Participation: 70 € HT

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