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La régulation évitera-t-elle une nouvelle crise ?

08/02/2018 Visiter le site source

TNP RÉUNIT JEUDI 8 FÉVRIER 2018 DE GRANDS ÉTABLISSEMENTS FINANCIERS ET DES EXPERTS DU MARCHÉ POUR DÉBATTRE

Qui peut affirmer que le cadre réglementaire actuel nous prémunit contre une nouvelle crise financière ? Plusieurs risques demeurent.

Le premier facteur de risque concerne les marchés financiers. Il y a trop d’argent en quête de rares actifs rentables et les investisseurs prennent des risques à un niveau jamais vu.
Le deuxième facteur de risque concerne l’envolée des dettes publiques et privées mondiales. D’après la Banque des règlements internationaux (BRI), le stock des dettes publiques et privées culminerait à 200.000 milliards de dollars, soit 275 % du PIB mondial. Or, toutes les crises passées sont venues d’un excès de dette et le monde n’a jamais été aussi endetté qu’aujourd’hui.
Le troisième facteur de risque concerne la régulation financière. Il existe des difficultés d’articulation des règles entre les différents niveaux de régulation. Lorsque les autorités de régulation sont fragmentées et que leurs sphères de compétence se chevauchent, l’application des règles apparaît incohérente.

Il existe un risque de contournement de la régulation. La tentation de sur-réguler la finance crée des stratégies de contournement qui contribuent à la prospérité de la finance de l’ombre.

Enfin, il existe un risque lié au poids du “shadow banking”. D’après le Conseil de stabilité financière (FSB), la finance de l’ombre pesait 100 000 milliards de dollars en 2017. Or, ce secteur est peu régulé et systémique. S’il est ébranlé, c’est l’ensemble du système financier qui risque d’être touché.

Le maintien d’une vraie diversité

La réglementation uniforme pour tous est une mauvaise idée. Les régulateurs ont la volonté de pousser vers une désintermédiation bancaire.

D’une part, le présupposé selon lequel les marchés financiers seraient plus sûrs et plus efficaces que les banques pour financer l’économie n’a pas été démontré. Ainsi, en cas de crise, les banques ont tendance à continuer à financer leurs clients alors que le marché s’envole. D’autre part, il est illusoire de considérer que la répression contre le modèle européen de banque universelle intégrée conduira à l’émergence, en Europe, d’un marché financier pouvant se substituer aux banques pour financer l’économie.

Est-il nécessaire de pénaliser le modèle européen de banque universelle intégrée alors que celui-ci a bien résisté à la crise de 2008 et qu’il finance une plus large part de l’économie que le modèle bancaire dans les pays anglo-saxons ?

Les Américains sont en train de gagner la compétition bancaire contre les Européens. Ils profitent de leur position de force et de la division des Européens pour imposer leur modèle. Le système bancaire européen risque de décroître, ce qui pose la question du financement de l’économie européenne.

La solution passe notamment par davantage de diversité des modèles de financement et par une meilleure articulation des règles entre échelon local et international.

TNP organise un petit-déjeuner débat JEUDI 8 FÉVRIER 2018 de 8H30 à 10H30 à Paris sur ce thème, avec la participation exceptionnelle de Jacques de LAROSIERE, ancien directeur général du FMI et ancien Gouverneur de la Banque de France. 

Les conclusions de l'enquête du CRSF (Cercle de la Régulation et de la Supervision Financière) avec de grands établissements financiers et des experts du marché seront présentées lors de deux tables rondes avec :

  • Delphine d'AMARZIT, directrice générale déléguée | Orange Bank
  • Jacques BEYSSADE, directeur général adjoint | BPCE  
  • Michel BILGER, responsable des relations avec la BCE | Crédit Agricole
  • Gilles BRIATTA, secrétaire général | Société Générale
  • Carole DELORME d'ARMAILLE, directrice générale | OCBF
  • Sonia FENDLER, directrice de la clientèle patrimoniale | Generali
  • Sylvestre FREZAL, fondateur et co-directeur | Chaire PARI
  • Marc IRUBETAGOYENA, Head of group stress testing and financial synthesis | BNP Paribas
  • Christophe IZART, DG délégué | BPCE Vie et Prévoyance

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