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 Infrastructures publiques et financement privé : le paradoxe de la rentabilité financière


Alain BONNAFOUS Professeur au LET-MRASH, Université Lyon 2
La rationalité de la décision d'investir est, en premier lieu rappelée, selon qu'elle relève de la sphère privée ou de la sphère publique. Selon, pas conséquent, qu'elle s'appuie sur une évaluation en termes de rentabilité financière ou en termes de rentabilité socio-économique. Un investissement réputé rentable du point de vue de la rationalité publique peut-être confié, pour sa réalisation comme pour son exploitation, à un opérateur privé.En ce cas, la balance doit être faite entre les avantages qui peuvent être attendus de l'efficacité relative de l'entreprise privée et la contribution publique que requiert l'équilibre financier de l'opération. Un projet, qui a une rentabilité financière insuffisante pour être gagé sur les seules recettes futures, demande en effet un complément de financement public qui doit porter la rentabilité effective à un niveau acceptable pour l'opérateur. or, toutes choses égales par ailleurs, les exigences de rentabilité effective, et donc la contribution publique requise, sont légitimement supérieures pour une entreprise privée qui n'est pas adossée à la ressource publique en cas d'échec. C'est parce que les choses ne sont pas nécessairement égales par ailleurs que l'opérateur privé peut, cependant, dégager un surplus social supérieur.Il reste que, sur la base d'une simulation financière d'un cas d'école, il est montré que le besoin de financement public est très sensible à de faibles écarts entre la rentabilité propre à l'opération et la rentabilité garantie à l'opérateur. Cela débouche sur ce " paradoxe de la rentabilité financière " qui nous suggère que le recours au secteur public est plus souhaitable lorsque cet écart est réduit, mais que l'opérateur privé peut être plus attractif pour des opérations de faible rentabilité.