La place des femmes dans la recherche en économie et en finance : des progrès, mais peut (beaucoup) mieux faire

Emmanuelle TAUGOURDEAU * Directeur de recherche, CNRS, CREST, IPParis. Contact : emmanuelle.taugourdeau@ensae.fr

Soledad ZIGNAGO ** Économiste, Banque de France. Contact : soledad.zignago@banque-france.fr

Cet article présente un état des lieux du déséquilibre existant dans le monde de la recherche en économie et en finance, notamment en France. Celui-ci ne s'explique pas par un déséquilibre précoce lié à l'orientation des étudiantes et des étudiants, dans les études de sciences économiques. Il se creuse au fur et à mesure de la carrière des jeunes économistes pour devenir persistant. Pour essayer de remédier à cet état de fait, les initiatives, mises en place dans plusieurs pays au travers de comités de promotion de femmes économistes (WinE), essaient de les accompagner, dans leurs parcours, par des programmes de mentorat, de coaching, ou de mise à disposition de réseaux de soutien, par exemple. Malgré ces diverses initiatives, la parité et la disparition du plafond de verre sont des objectifs encore loin d'être atteints dans la profession.

Dans un certain nombre de secteurs, dont l'économie et la finance, des efforts importants ont été faits, afin de combattre les discriminations liées au genre. C'est le cas dans certaines grandes entreprises de la biotechnologie, comme Biogen France qui a mis en place un Women Leadership Program, ou comme Oracle, dans le domaine de l'informatique, qui impose aux recruteurs de faire figurer au moins une femme dans la short list des candidats quand un poste est à pourvoir. Plus généralement, depuis septembre 2018, toutes les entreprises françaises de plus de cinquante salariés doivent calculer et publier leur « index annuel de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes1 ». La discrimination positive, visant à promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes en accordant un traitement préférentiel aux femmes, notamment par…