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 L'innovation financière au service de la lutte contre les vulnérabilités économiques en Afrique


Daniel COHEN (†) * École normale supérieure ; Paris School of Economics, Finance For Development Lab.
Brendan HARNOYS-VANNIER ** Économiste, FDL-CEPREMAP. Contact : brendan.harnoysv@gmail.com
Sébastien VILLEMOT *** Économiste, CEPREMAP. Contact : sebastien@dynare.orgCet article s'inspire de Cohen et al. (2022). Il n'aurait pas été possible sans les brillantes contributions de Daniel Cohen qui nous a quittés il y a un an. Nous avons écrit cet article en sa mémoire.

Ces dernières années, les économies africaines ont été confrontées à des défis croissants en matière d'endettement et de liquidité, dus à une série de chocs externes sur les marchés internationaux, exacerbés par des vulnérabilités régionales et/ou propres à chaque pays. Cet article propose un cadre pour un Mécanisme africain de liquidité et de stabilité (MALS), afin d'atténuer ces contraintes avec des outils ciblés sur le soutien en liquidité et la prévention des crises. Ce mécanisme comprend des instruments pour stabiliser les coûts d'emprunt, se couvrir contre les fluctuations des matières premières et permettre une restructuration durable de la dette. Il viserait à renforcer l'accès à des financements abordables, améliorer la résilience face aux chocs externes et promouvoir le développement de marchés financiers solides en Afrique.

Ces dernières années, les pays africains ont été confrontés à une série de chocs économiques qui ont considérablement augmenté les niveaux d'endettement et les risques financiers. Ces évolutions ont porté les risques liés à la dette à des sommets inédits depuis l'Initiative pays pauvres très endettés (Initiative PPTE), alors que ces pays étaient déjà confrontés à des difficultés pour assurer le service de leur dette, avant la crise sanitaire due à la Covid-19. La pandémie a exacerbé les vulnérabilités existantes, entraînant une nouvelle augmentation de la dette. En outre, la diversification des créanciers, bien qu'apparemment bénéfique, a introduit des complexités dans la gestion de la dette, car les exigences différentes des créanciers rendent plus difficile le refinancement, ou la négociation, de nouvelles conditions de financement.…