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 Les effets de la guerre en Ukraine sur les marchés mondiaux de matières premières


Sébastien JEAN * Professeur titulaire de la chaire Économie industrielle « Jean-Baptiste Say », Laboratoire interdisciplinaire de recherche en sciences de l'action (LIRSA EA 4603), Conservatoire national des arts et métiers (CNAM) ; chercheur associé, Centre d'études prospectives et d'informations internationales (CEPII). Contact : sebastien.jean@lecnam.net.
Yves JÉGOUREL ** Professeur titulaire de la chaire Économie des matières premières et transitions durables, Laboratoire interdisciplinaire de recherche en sciences de l'action (LIRSA EA 4603), CNAM ; Senior fellow, Policy Center for the New South, Maroc. Contact : yves.jegourel@lecnam.net.

La guerre en Ukraine constitue un choc d'offre majeur sur les marchés mondiaux de matières premières, déjà sujets à de fortes tensions depuis le début de 2021. Les dynamiques de prix induites s'expliquent principalement par la part combinée des bélligérants dans les exportations mondiales, mais leur transmission dépend aussi de caractéristiques propres à chaque marché, comme le niveau des stocks, le degré de segmentation des marchés ou les restrictions aux exportations, ainsi que des effets de contagion des prix gaziers sur ceux des autres produits de base, et de l'intensité des stratégies spéculatives, haussières puis baissières. C'est, à plus long terme, la question de l'impact de cet événement majeur sur les mutations structurelles déjà en cours des marchés mondiaux de matières premières qui doit être posée, en particulier au regard de la transition énergétique.

L'invasion de l'Ukraine par la Russie a eu un effet immédiat sur les prix de référence de la quasi-totalité des matières premières, qu'elles soient de nature énergétique, minérale ou agricole. La Russie compte en effet parmi les grands pays producteurs et exportateurs de céréales, d'engrais, de métaux de base tels que l'aluminium ou le nickel, de métaux précieux (palladium et, dans une moindre mesure, platine), ainsi que de pétrole et de gaz. Il en va de même pour l'Ukraine dans le domaine agricole, qu'il s'agisse du blé, du maïs ou des huiles végétales, ainsi que du Belarus, également impliqué dans ce conflit, au regard des exportations de potasse.La qualification précise de ce choc conjoncturel apparaît complexe pour deux raisons principales. En premier lieu, il s'inscrit dans un contexte de marchés de matières premières « sous…