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La Banque Centrale Européenne face aux limites de sa politique monétaire

27/09/2019 Revue Banque Visiter le site source

Alors que l’économie européenne s’enfonce dans une torpeur peu propice à la remontée de l’inflation vers sa cible, la tâche du successeur de Mario Draghi s’annonce ardue.

Des taux d’intérêt négatifs… un peu plus négatifs aussi longtemps que nécessaire et une réactivation du programme d’achats d’actifs pour de longs mois ! Telles sont en substance les décisions annoncées le 12 septembre dernier par la BCE. Huit ans après son arrivée à la tête de l’institution et malgré une audace sans précédent (OMT, TLTRO, QE, taux négatifs), les dernières décisions de politique monétaire de l’ère Draghi sonnent comme un aveu d’impuissance. Alors que l’économie européenne s’enfonce dans une torpeur peu propice à la remontée de l’inflation vers sa cible, la tâche du successeur de M. Draghi s’annonce ardue.

La stabilité financière, prérogative de la BCE

Fort de son expérience à la tête du FMI, Christine Lagarde ne manquera pas de renouveler ses appels aux gouvernements en faveur d’un soutien budgétaire. Les résistances sont de ce côté connues. Une autre voie dont elle vient de poser les jalons est peut-être plus prometteuse : faire entrer la question climatique dans le champ de la BCE. À y regarder de plus près, cela n’a rien de surprenant. D’abord, Mme Lagarde l’a rappelé, parce que les enjeux sont tels que le risque climatique et la préservation de l’environnement devraient être au cœur des missions de toutes les institutions. Ensuite parce que ce risque climatique se double d’un risque financier ! Or, si la première mission de la BCE est de garantir la stabilité des prix, la mise en place de l'Union bancaire lui confère une autre prérogative : la stabilité financière.

Actifs verts

En engageant la banque des banques de la zone euro dans cette voie – en modifiant comme Mme Lagarde l’a évoqué, la composition de son important portefeuille de titres en faveur d’actifs « verts » –, sa nouvelle présidente contribuerait à prévenir un risque majeur pour le système financier… et fournirait une impulsion supplémentaire au financement de la transition écologique. Si ce mouvement était accompagné d’actions coordonnées au niveau européen – via la Banque Européenne d’Investissement ou la constitution d’un fonds climatique – l’effet n’en serait que plus important… Ici encore toutefois, la BCE seule ne pourra pas tout : il revient aux gouvernements d’agir !