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La City reste dans l’incertitude en cas de Brexit sans accord

17/07/2019 AGEFI Visiter le site source

Les risques d'un «no deal» s'accroissent. Les professionnels des marchés appellent à des éclaircissements sur la compensation et l’obligation de trading.

Boris Johnson et Jeremy Hunt, candidats à la succession de la Première ministre Theresa May, ont fait part de leur volonté de réécrire ou supprimer le backstop irlandais, augmentant ainsi les risques d’une sortie sans accord de l'Union européenne. Le sterling a touché mardi un plus bas de 27 mois face au billet vert, à 1,24 dollar.

Or, pour la City, la perspective d’un no-deal est de mauvais augure en raison de dossiers en attente de résolution. Si la Commission européenne a accordé cet hiver une équivalence d’un an à trois chambres de compensation (CCP) britanniques à compter du mois de mars, des questions se posent sur l’après-30 mars 2020. «A moins d’une certitude donnée quant à l’extension de cette reconnaissance, les CCP britanniques se verront dans l’obligation de commencer à mettre en place les processus de départ des membres de l’UE27 d’ici à la fin 2019», écrit l’AFME (Association for Financial Markets in Europe) dans une étude. Le lobby appelle aussi la Commission à s’expliquer sur la façon dont elle entend garantir la continuité entre les mesures temporaires et le projet de révision du règlement Emir, portant notamment sur la question de l’équivalence des CCP de pays tiers. La résolution de cette question est jugée «cruciale», car le départ des entreprises de l’UE des CCP britanniques constituerait  «une menace pour la stabilité financière européenne». 

La révision en mai de l’approche de l’Autorité européenne des marchés (Esma) concernant l’obligation de trading pour les titres britanniques post-Brexit, n’apporterait quant à elle pas toutes les réponses. «Nous sommes inquiets que certains investisseurs européens puissent ne pas avoir accès à d’importantes réserves de liquidité pour un certain nombre d’actions de l’UE des 27 (actions irlandaises et doubles cotations par exemple) et qu’ils ne puissent obtenir les meilleurs prix disponibles lors de l’exécution de leurs opérations.» L’AFME attire aussi l’attention sur l’absence de solutions apportées à la question des obligations de négociation des dérivés, jugées «contradictoires» entre les deux blocs.

Outres les questions réglementaires, l’AFME a également alerté sur les risques opérationnels : si le 29 mars et le 12 avril étaient des vendredis, la nouvelle échéance du 31 octobre - un jeudi - suppose que les marchés ouvriront le 1er novembre, qui n’est pas férié outre-Manche. De quoi laisser anticiper quelques turbulences….