Do not follow this hidden link or you will be blocked from this website !

L’UMC doit apprendre à vivre avec le Brexit

14/02/2018 AGEFI Visiter le site source
L’édition 2018 du Capital Markets Summit organisé par L’Agefi et Politico s’est tenu le 8 février à Paris.
Acteurs de la finance et responsables européens ont débattu hier au Capital Markets Summit organisé par L’Agefi et Politico.
(Photo UE/CE.)

Le Brexit impose à l’Europe un subtil dosage pour construire une Union des marchés de capitaux (UMC) vraiment efficace. De ce point de vue, le Capital Markets Summit organisé hier à Paris par L’Agefi et Politico fait clairement apparaître une ligne de partage entre responsables européens et représentants de l’industrie financière.

L’Union européenne peut craindre que le Royaume-Uni soit tenté par une divergence réglementaire. «Nous devons obtenir des pouvoirs de supervision renforcés en ce qui concerne les infrastructures de marché situées hors de l’UE», a donc rappelé hier Steven Maijoor, le président de l’Autorité européenne des marchés financiers. «Le marché financier britannique restera très important pour l’UE à 27, nous devons donc avoir les bons outils de supervision», par exemple sur le trading d'actions européennes à Londres, a-t-il ajouté.

La supervision renforcée des chambres de compensation situées dans les pays tiers, objet d’une proposition de la Commission depuis l’été dernier, suscite un débat nourri sur le continent. Hier, l’Esma a inscrit ce sujet, ainsi que la supervision des registres de données et des agences de notation situées dans les pays tiers, comme les priorités de son programme de travail 2018. Autre sujet polémique, la manière dont les asset managers ou les banques bénéficiant du passeport européen pour les services financiers délèguent certaines fonctions à des structures situées dans ces pays tiers. Les autorités européennes ont déjà fait part de leur vigilance sur ce point pour éviter l’installation de coquilles vides dans l’UE, mais certains professionnels, notamment à la City, y voient une démarche protectionniste et potentiellement contre-productive.

«Un tiers des actifs investis en fonds Ucits viennent de l’extérieur de l’UE», rappelait hier Paul Stevens, PDG d’ICI, le lobby des fonds communs américains, jugeant «très important de maintenir le niveau de flexibilité» actuel en matière de délégation.

Reza Moghadam, en charge des souverains et des institutions officielles chez Morgan Stanley, relève pour sa part que le continent doit se remettre à niveau. Jusqu'à présent, la City et les autorités britanniques imprimaient leur marque sur les marchés de capitaux. «Il y a un travail à faire dans l’UE pour assurer la cohérence de la supervision. Celle-ci manque encore, car on s’est appuyé par le passé sur le Royaume-Uni», souligne le banquier.