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Natixis AM teste la blockchain dans la distribution de fonds

19/06/2017 AGEFI Visiter le site source

Plusieurs projets concrets ambitionnent de réduire les coûts et potentiellement le nombre d’intermédiaires dans la gestion d’actifs.

Avis de court-circuit dans la gestion d’actifs. Deux projets sont en course pour optimiser la distribution de fonds grâce à la blockchain, chacun visant un déploiement industriel dès 2018. Depuis vendredi et durant la deuxième quinzaine de juillet, Natixis Asset Management (NAM) teste la plate-forme FundsDLT, créée et administrée par Fundsquare (filiale de la Bourse de Luxembourg), en partenariat avec KPMG Luxembourg et la société informatique In’Tech. Deux ordres sur deux fonds de NAM ont été passés pour quelques milliers d’euros. Début mai, BNP Paribas Securities Services (BP2S) avait annoncé un projet semblable avec Axa IM et la société TheFundsChain.

Olivier Portenseigne, directeur général de Fundsquare, explique la situation actuelle : «Pour acheter une part de fonds, un investisseur passe par un distributeur, qui fait une agrégation des ordres de souscription, passe par une maison de clearing et de settlement, qui, s’il s’agit de fonds luxembourgeois passe par un agent de transfert et s’il s’agit de fonds français passe par Euroclear, et eux-mêmes s’adressent ensuite au gestionnaire d’actifs.»

Sur une blockchain privée tournant sur Ethereum, Fundsquare a développé trois smart contracts (contrats intelligents) permettant le routage d’ordres, la liquidation (déplacer la trésorerie) et la tenue de registre. Elle construit par ailleurs un catalogue d’API qui permettra à des sociétés de gestion ou des agents de transfert de se connecter à cette plate-forme.

Premier avantage, les gérants auront enfin une visibilité sur les souscripteurs, ce qui leur permettra de concevoir des produits plus adaptés. Aujourd’hui, «pour des raisons de coûts, les systèmes de règlement-livraison fonctionnent par ordres agrégés et n’offrent pas les champs nécessaires pour préciser qui est le client», explique Said Fihri, de KPMG Luxembourg. D’autre part, FundsDLT permettra un traitement homogène des ordres quel que soit le pays des fonds.

Enfin et surtout, la plate-forme réduit les coûts. Sur les fonds domiciliés au Luxembourg, KPMG estime qu’elle permettra d’économiser un milliard d’euros par an. «In fine ce sont des économies pour l’investisseur», souligne Olivier Taille, responsable du projet chez NAM.  

Fundsquare a mis en place des groupes de travail avec trente sociétés de gestion et travaille aussi avec le dépositaire de NAM, Caceis. «Les acteurs de la centralisation et les agents de transfert doivent repenser leur métier», conclut Said Fihri.