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La City s’enfonce dans le scepticisme post-Brexit

08/09/2016 AGEFI

Philip Hammond, le chancelier de l’Echiquier britannique, a tenu à assurer hier le secteur bancaire du soutien du gouvernement à la City : «Il est important que la Grande-Bretagne maintienne son statut de grande place financière», a-t-il déclaré dans un communiqué suite à la rencontre avec plusieurs dirigeants de banques. «Le gouvernement se tient prêt à aider le secteur à maximiser les opportunités que présente une sortie de l’Union européenne», a-t-il ajouté. 

Les bonnes intentions gouvernementales continuent pourtant à se heurter au scepticisme du secteur financier. A l’occasion d’une séance de questions à la chambre des Lords hier, Sir Charlie Bean, ancien gouverneur-adjoint de la BoE reconverti aujourd’hui en professeur d’économie à la London School of Economics (LSE), a confié ses doutes sur la capacité du Royaume-Uni à conserver toutes les prérogatives actuelles de la City. «Sur la question de la compensation en euros, je ne dirai pas qu’il est possible que nous la perdions. Je dirai qu’il est certain que nous allons la perdre», a-t-il affirmé.

Mise à l'écart

Pour l’ex-banquier central, l’influence de la City sur les contours des prochaines réglementations sera aussi largement amoindrie : «Nous allons devoir nous faire à l’idée d’être mis à l’écart des discussions», a-t-il indiqué. 

Les inquiétudes vont aussi bon train sur la nature du régime d’équivalence susceptible d’être adopté par le Royaume-Uni dans un environnement post-Brexit. «Il existe différents régimes d’équivalence sous les réglementations actuelles», a souligné Anthony Browne, directeur de la BBA, l’association des banquiers outre-Manche, devant les Lords. «Or ces régimes n’apportent aucune certitude puisqu’ils peuvent être retirés rapidement à un pays et leur domaine d’intervention reste limité».

Le responsable de la BBA a réitéré l’importance pour la City de parvenir à négocier un accord bilatéral complet avec l’Union européenne de façon à minimiser la perte potentielle du passeport européen, qui permet à un établissement de vendre librement ses produits et services dans l’un des autres Etats membres. «Ces négociations ne doivent en aucun cas servir nos seuls intérêts, a-t-il rappelé. Il faut au contraire s’assurer qu’elles se feront dans l’intérêt de l’Union européenne comme dans celui du Royaume-Uni».