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Compte-rendu - Risques et sociétés de gestion : Défis et bonnes pratiques

09/06/2016 AEFR

Dans un contexte de forte pression réglementaire et de forte concurrence les défis ne manquent pas pour les sociétés de gestion, qu’elles soient entrepreneuriales ou non.

La crise financière et les nouvelles régulations ont eu un impact radical sur le pilotage des risques et les reportings internes et externes. Ce pilotage des risques peut aussi devenir unfacteur positif de compétitivité à la fois dans la pertinence de communication avec les investisseurs et vis-à-vis de l’optimisation des coûts induits.

Risques de gestion, risques de passif, risques opérationnels, risques de conformité sont de réels défis. Ils impliquent des process et des technologies adaptés. Ils impliquent des choix structurels entre une mise en œuvre interne ou l’outsourcing de tout ou partie de ces fonctions. Dans tous les cas l’alignement sur de bonnes pratiques est un point de passage obligé.

Cet atelier aura donc pour objet de mettre en commun de manière concrète et opérationnelle ces enjeux et bonnes pratiques.

Jean-Marie Castagnès, président de D2R, présentera la problématique d’ensemble et la méthodologie dont l’application sera illustrée par des cas concrets présentés par une société de gestion entrepreneuriale et par une société de gestion filiale de banque… 

 

Les réglementations des SDG semblent matures, puisqu’on a des textes de 2011, 2012 et 2014.

D’abord la norme AIFM pour les SDG qui ont fait la demande d’agrément puis le dispositif de maîtrise des risques dans les SDG.

Il faut distinguer les risques de liquidité, de contrepartie, de ratios, de marchés, de non-conformité et opérationnels. Le périmètre concerne les OPCVM, les FIA (Fonds d’investissement alternatifs), les mandats et les sociétés de gestion.

 A ce jour les risques opérationnels ne sont pas bien formalisés et demeurent flous dans l’esprit de bien es dirigeants. La solution est de créer une politique de gestion du risque avec des outils de mesure et des mesures correctives ad hoc.

Les textes, quels sont-ils ?

Il y a ceux émis par l’AMF (règlement général, instruction de 2011 et de 2012), ceux de la commission européenne et ceux du code monétaire et financier (directive AIFM) . De ces textes est ressortie une méthodologie, le dirigeant ne peut ignorer la règle de l’indépendance du RCCI.

Témoignage du Risk Manager chez HERMITAGE GESTION, SDG entrepreneuriale

La base de données est construite en interne et tout le système d’information tient sur un tableau Excel. La taille humaine de la SDG entrepreneuriale nécessite que le Risk Manager soit polyvalent et s’adapte au coup par coup à l’évolution de la réglementation. Hermitage Gestion ne gère pas d’instrument financier à terme et la gestion n’est pas complexe. Les outils utilisés en interne pour piloter les risques sont dotés d’alertes qui ne sont pas trop invasives pour les utilisateurs. Ils ne calculent pas non plus la VaR (Value at Risk).

Suivi du risque Actions

Les risques actions sont mesurés avec les indicateurs de capitalisation boursière, les performances des grands indicateurs boursiers, le ratio de Sharpe(>0.9), le drawdown (-20%) et la volatilité du cours bien entendu.

Suivi du risque de liquidité

L’approche entrepreneuriale du Risk Manager sur la liquidité est d’abord globale,  puis FIA par FIA et enfin pour la gestion sous mandat dont la maitrise du risque est un challenge (actions, OPC..) car qu’elle est la limite acceptable pour des produits si hétérogènes ? Le calcul du SRRI (synthetic risk and reward indicator ) pour les prtoduits en gestion sous mandat est également délicat. Cette donnée, basée sur un calcul de volatilité, doit en effet figurer dans le document d’information clé pour l’investisseur (KIID) depuis le 1er juillet 2011. Ce ratio est un nombre entier compris entre 1, pour les fonds les moins risqués, et 7, pour les plus volatils. L’objectif étant de permettre aux investisseurs particuliers de comparer la totalité des produits du marché sur une même échelle de risque, quel que soit le pays d’origine du fonds.

L’assiette du volume des transactions porte sur les 3 derniers mois, avec un niveau de stress test retenu de 50% de ce volume. Les rachats moyens sont chiffrés sur 1 an, 3 ans et 5 ans. Les limites sont fixées en comité des risques, chiffres à l’appui.

Quelles sont les difficultés du métier en TPE ?

Il y a des reporting clairs et d’autres moins clairs. Le suivi du risque sur 300 fonds en risque pour une personne seule est très exigent et quasi impossible. La limite du métier du Risk Mangaer d’une SDG entrepreneuriale est la perte de temps dans le reporting au détriment de l’identification et/ou de l’anticipation du risque lui-même.

Le métier de Risk Manager exige de définir des limites par profil (expositions, actions, taux, monétaire, métaux précieux, immobilier) or ces profils de risques sont susceptibles d’évoluer, notamment dans l’Assurance-Vie. Par ailleurs, les différentes expositions sont calculées à partir d’une base de données développée en interne.

Les difficultés rencontrées au quotidien sont liées à la fréquence trop rapprochée de la mise à jour de la base de données relatives aux OPCVM, FIA, aux inconvénients d’une architecture ouverte, à l’indépendance des gérants, à la qualité des reportings des sociétés de gestion…

Témoignage du Risk Manager chez PROMEPAR Asset Management/ BRED

Compte parmi les 50 plus grosses sociétés de gestion en France, 3 milliards d’encours sous gestion en 2016. 4000 clients institutionnels, entreprises, associations et privés. Un seul métier : gestion pour compte de tiers (gestion collective et gestion sous mandat). L’approche du risque vue par le Risk Manager d’une telle SDG est que les différentes approches du risque sont liées à différentes perceptions. La notion où mettre le curseur sur la fréquence de la mesure du risque est centrale. Le risque de variation de la volatilité appelle la perception de jusqu’où ça va ? Le problème du sous-jacent avec une vol de vol n’est pas simple non plus à identifier et à évaluer.

Pour l’instant, les SDG n’ont pas l’obligation prudentielle de mettre des capitaux en face des actifs gérés, mais cela ne saurait tarder si l’on en croit l’intention du régulateur.

Le risque est défini comme « un danger identifié associé, à l’occurrence d’un événement descriptible dont on ne sait pas s’il se produira mais dont on sait qu’il est susceptible de se produire. » Le risque est aussi l’incertitude sur la valeur future d’une donnée actuelle. La précision de la gestion du risque est fondamentale, puisque que c’est elle qui peut empêcher l’accident ou du moins anticiper son impact. 4 phases : perception, identification, évaluation, réduction.

Familles de risques :

Le risque financier

Risque de marché (une analyse préalable des différents marchés OPCVM, FIA ou portefeuille est nécessaire et l’exposition des produits (avec méthode linéaire ou VaR)

Facteurs de risques (taux de change, taux d’intérêts, cours actions et indices, cours matières premières, spreads de crédits…, volatilités des sous-jacents, corrélations)

Criticité

Vulnérabilité

Expositions aux risques et sensibilités : mesurent l’impact en résultat/rendement que provoquerait un choc sur un des facteurs, utilisées par le gérant fornt offcie, précieuses pour le Risk Manager pour identifier les facteurs les plus impactants, alertes quotidiennes

La Value at Risk : elle donne le niveau de pertes potentielles qui ne sera pas dépassé que dans une proportion faible des cas (5%, 1%, 0, 1% le plus souvent), elle agrège les risques de tous les facteurs et est comparable d’une activité à l’autre (interprétable par tous les acteurs de la SDG)

Les stress test et niveaux de choc

Ces scenarios catastrophe mesurent les pires pertes qu’un établissement peut subir et combinent crises globales ou spécifiques. On distingue les stress test hypothétiques (à venir) et historiques (périodes passées observées)

Les Stress Scenarios mesurent les pires pertes qu’un établissement peut subir et combinent plusieurs facteurs de risques :

¨  Stress test Hypothétiques :

Les stress hypothétiques consistent à simuler des variations de paramètres de marché sur l’ensemble des activités, en s’appuyant sur des scenarii macro-économiques globaux qui vont définir des hypothèses plausibles de réaction d’un marché par rapport à un autre, en fonction de la nature d’un choc initial.

¨  Stress test Historiques

Les stress historiques consistent à reproduire des ensembles de variations de paramètres de marché observées sur des périodes de crises passées, afin de simuler ex-post les ordres de grandeur des variations de P&L enregistrées.

Le risque de liquidité

Le risque de liquidité prend en compte pour les OPCVM :

¨  Les volumes de marché constatés sur les instruments investis

¨  Les particularités des instruments sur les marchés de gré à gré (TC & IMM, produits

¨  structurés et tout type de contrats financiers)

¨  Les scénarios de crise de liquidité potentiels

¨  Les volumes de souscriptions et rachats en cas de crise

La liquidité d’un marché financier exprime la facilité avec laquelle les opérateurs peuvent trouver une contrepartie avec des intérêts opposés aux leurs. Des acheteurs et des vendeurs sont présents à des prix relativement proches. Plus un marché est liquide, plus il est aisé, rapide et peu coûteux d’y réaliser des transactions. Pour autant, l’organisation du marché (réglementé ou de gré à gré) n’est pas le seul critère déterminant. Enfin, la liquidité du marché est essentiellement fournie par les spéculateurs et les market makers, d’où leurs noms : market provider.

Le risque de crédit

Il peut prendre trois formes :

¨   Risque de défaut : Cette première forme de risque est associé à l’occurrence d’un défaut, caractérisé par l’incapacité de la contrepartie à assurer le paiement de ses échéances.

¨   Risque de dégradation de spread de signature : Sur les marchés financiers où les instruments de crédit font l’objet de cotations régulières, l’évolution aléatoire des spreads est une forme de risque de crédit dans la mesure ou elle agit sur la valeur de marché de ces titres.

¨   Risque de transition de rating : La dernière représentation du risquede crédit est la perte potentielle associée à une dégradation de la notation d’un émetteur ou d’un portefeuille de positions.

Exemple de gestion du risque de crédit

Rappel des limites règlementaires

  • Notation interne minimale court terme A-2 (équivalent BBB-)
  • Poids maximal d’un émetteur limité à 10%
  • Poids maximal d’un groupe d’émetteurs limité à 20%
  • La somme des poids par émetteur qui sont supérieurs à 5% doit être inférieure à 40%
  • WAL » (Weighted average life = maturité moyenne) inférieure à 1 an
  • Maturité maximale 2 ans

Limites internes appliquées à la Bred/Promepar

  • La part investie sur un même Groupe émetteur ne peut pas dépasser 10%
  • les gérants se donnent pour cible une vingtaine d’émetteurs minimum
  • les investissements réalisés sur des émetteurs situés en dehors d’une liste de pays précise sont limités à 5%
  • Niveau maximal de spread

Risque de contrepartie et émetteur

On distingue :

¨  Le risque de contrepartie :

  • Similaire au risque de crédit,
  • Le risque de contrepartie est toujours accessoire à une transaction entre deux contrepartie
  • Terminologie usitée dans le cadre des opérations de gré à gré (OTC).

¨  Le risque émetteur :

  • Lié à un émetteur de titre quelconque (Obligation, TCN….)
  • A une action (Titre négociable….)
  • A une créance reconnue dans le bilan de la banque.

Les difficultés rencontrées

›  Mise à jour de la transparence relative aux OPCVM, FIA dans les fonds de fonds

›  SRRI pour la GSM choix de la VaR plus opportun

›  La qualité des reporting des sociétés de gestion

›  Le choix de la fréquence de rebalancement des calculs de risque