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G20/FISCALITÉ : un soutien croissant sur le principe d'une taxe financière

04/11/2011 Agence Europe

Cannes - Le président français Nicolas Sarkozy a estimé qu'« un certain nombre de pays ont rejoint le combat de la France » en faveur de l'introduction d'une taxation des transactions financières, vendredi 4 novembre à l'issue du Sommet du G20. Il a listé ces pays ou juridictions: « La Commission européenne, l'Allemagne, l'Espagne, l'Argentine, l'Union africaine, l'Éthiopie, le secrétaire général des Nations unies », auxquels il a ajouté « le Brésil ». Pariant sur une mise en place de cette taxe en « 2012 », il a estimé qu'une partie importante de la TTF devrait servir à financer les politiques de développement. Et d'évoquer le chemin parcouru dans ce domaine: il y a trois ans, seules les ONG parlaient d'une « taxe 'Robin des bois' », désormais le sujet a été porté sur la table des principaux leaders internationaux. Il a aussi partagé la déception des ONG, pour qui la crise de la dette souveraine a occulté les vrais sujets du G20. La veille, le président français avait considéré la TTF comme « techniquement faisable, financièrement indispensable et moralement incontournable ».

Dans leur communiqué final, les leaders du G20 estiment que « de nouvelles sources de financement doivent être trouvées afin d'affronter les besoins liés au développement et aux changements climatiques ». Ils reconnaissent « les initiatives menées dans certains pays visant à taxer le secteur financier dans des buts divers, y compris à travers une taxation des transactions financières ». Attendre que tout le monde s'y mette pour bouger sur ce sujet n'est pas un argument suffisant, a considéré Nicolas Sarkozy.

Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a détaillé aux leaders mondiaux la proposition législative sur la table que l'institution européenne a adoptée en septembre. Nous devons « faire plus pour soutenir les plus pauvres », a-t-il considéré vendredi. Il n'a pas caché que, sur ce sujet, « il n'y a pas d'unanimité ». M. Sarkozy ne s'en est pas non plus caché: « Certains pays sont très opposés », a-t-il en effet confirmé. Au sein de l'Union européenne, le Royaume-Uni et la Suède ne cachent pas leur opposition à la taxation des transactions financières.
Les États-Unis semblent d'accord sur l'objectif, mais pas sur la manière d'y parvenir. M. Obama n'en a pas touché mot lors de sa conférence de presse. « Le président a clairement dit qu'il partage l'objectif de Mme Merkel et M. Sarkozy de garantir une contribution appropriée du secteur financier à la résolution des crises », avait déclaré jeudi Mike Froman, un de ses conseillers sur les questions financières. M. Sarkozy a salué « la disposition » du président américain à évoquer la contribution du secteur financier. À la TTF, les Américains préfèrent un prélèvement touchant les principales institutions financières.

En marge du G20, de nombreuses organisations du Nord et du Sud (ex: l'association française Coordination Sud, le Congad sénégalais ou le Forum eurasiatique des peuples) ont plaidé en faveur de mesures concrètes, parmi lesquelles la TTF, pour limiter les conséquences négatives des crises économiques et environnementales qui touchent surtout les populations vulnérables.