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Dans un rapport à Bruxelles, l'AFME, l'Association des courtiers et des banques, relève sept points nécessitant une enquête antitrust approfondie

29/07/2011 AGEFI
Après avoir obtenu le feu vert de leurs actionnaires, Nyse Euronext et Deutsche Börse, doivent encore surmonter le défi antitrust pour pouvoir sceller leur union à la fin de l’année. Alors que Bruxelles, au terme de son examen initial, devrait annoncer le 4 août sa décision de lancer un examen approfondi du projet de fusion, ce mariage inquiète les courtiers et les banques.
Représentés par l’AFME, l’association des marchés financiers en Europe, les utilisateurs, dans un rapport envoyé à la Commission européenne, tirent la sonnette d’alarme sur l’impact du groupe consolidé en matière de concurrence. Surtout dans les domaines du trading sur dérivés et actions, et de la compensation. L’entité fusionnée détiendrait 98% de part de marché dans les dérivés avec Liffe et Eurex. L’organisme a décelé des «failles majeures dans le fonctionnement concurrentiel de certains marchés». La fusion proposée pourrait aussi «exacerber ces problèmes de concurrence tout en en créant de nouveaux».
L’AFME souligne que les fusions augmentent les risques de barrières à l’entrée pour les nouveaux acteurs, bridant ainsi la concurrence et l’innovation. Le groupe évoque sur ce point les activités de services de cotation. Le comportement historique de Deutsche Börse suggère, selon l’AFME, que le groupe, après fusion, pourrait avoir la capacité et la motivation d’imposer des prix plus élevés. Autre motif de plainte, rien n’indique dans le projet proposé par les deux partenaires qu’une partie équitable des 400 millions d’euros d’économies annoncées en février sera transmise aux utilisateurs finaux.
Dans une lettre adressée au Handelsblatt en février, l’AFME avait souhaité que le jeu de la concurrence permette des améliorations de coûts et de la qualité de service fournie. Elle y ajoutait que les fusions de Bourses, d’une manière générale, seront positives pour les membres de l’AFME et leurs utilisateurs si la liquidité s’améliore, et si les coûts sont réduits via des gains d’efficacité et le développement de systèmes partagés.
S’il est décidé jeudi prochain, l’examen approfondi de Bruxelles durera 90 jours et pourra être prolongé à 125 jours. Les deux opérateurs boursiers ont la possibilité d’arrêter le calendrier pour apporter des éléments supplémentaires à leur dossier.